>>La Russie n'apprécie pas la course aux armements mais doit se protéger
>>Poutine en visite éclair en Italie et au Vatican
Le président russe Vladimir Poutine (droite) avec le pape François le 4 juillet lors d'une visite au Vatican. |
Photo: Vatican/CVN |
"Il faut tout faire pour mettre fin à la politique des sanctions ayant des motivations politiques qui sont mises en place de manière unilatérale", a déclaré M. Poutine à l'issue des pourparlers avec le Premier ministre italien, Giuseppe Conte.
Selon le président russe, une "grande attention" a été accordée au cours de ces pourparlers "constructifs" aux questions de la coopération économique entre son pays et l'Italie.
"Nos échanges commerciaux ont augmenté de 13% en 2018 jusqu'à 27 milliards de dollars", mais en 2013, un an avant la mise en place des sanctions européennes et américaines contre la Russie en raison de la crise ukrainienne, "ils étaient de 54 milliards de dollars", a rappelé M. Poutine. "Nous sommes reconnaissants à l'Italie de son aspiration à faire en sorte que les relations entre la Russie et l'UE soient entièrement rétablies. Nous voyons les efforts du gouvernement italien dans ce sens", a-t-il souligné.
Pour sa part, le gouvernement italien ne considère "pas les sanctions comme une fin en soi et nous souhaitons qu'elles soient transitoires", a assuré M. Conte.
"L'Italie travaille pour que soient créées les conditions pour dépasser cette situation qui ne fait pas de bien à la Russie, à l'Europe, et en particulier à l'Italie", a-t-il renchéri.
MM. Poutine et Conte ont dit avoir également évoqué la situation en Syrie et en Ukraine, ainsi qu'en Libye.
"Il faut mettre fin le plus vite possible aux affrontements armés et mettre en place un dialogue" en Libye, a déclaré M. Poutine, au cours d'une conférence de presse avec M. Conte, disant être "surtout préoccupé par l'infiltration" en Libye des combattants armés en provenance de la zone de désescalade d'Idleb, dans le Nord-Ouest de la Syrie.
Visite chez le pape
Ces questions ont aussi fait l'objet de discussions entre le pape François et M. Poutine, accueilli plus tôt dans la journée en grande pompe au Vatican.
"Nous avons eu une très bonne conversation", y compris sur "des aspects spirituels et des liens humanitaires", a affirmé M. Poutine, qui a remis au pape un livre et un film sur Michel-Ange.
Photo diffusée par le service de presse du Vatican montrant le président russe Vladimir Poutine (gauche) avec le pape François le 4 juillet lors d'une visite au Vatican. |
Photo: Vatican/CVN |
Pendant leur précédente rencontre en 2015, François l'avait exhorté à "faire un effort important et sincère pour réaliser la paix" en Ukraine.
Un rapprochement important a été accompli en février 2016 à l'occasion d'une rencontre historique à Cuba entre le pape François et le patriarche orthodoxe Kirill, la première en 1.000 ans entre les chefs des Églises russe et catholique.
Vladimir Poutine est également allé déjeuner chez son homologue italien Sergio Mattarella et devait rencontrer dans la soirée les deux vice-Premiers ministres et chefs politiques du gouvernement populiste, Matteo Salvini (Ligue, extrême droite) et Luigi Di Maio (Mouvement 5 étoiles, M5S, antisystème).
Grand ami Berlusconi
Vladimir Poutine devrait trouver une oreille attentive au gouvernement italien, dont l'homme fort, Matteo Salvini, compte parmi ses fervents admirateurs : "Des hommes comme lui, qui ont à cœur l'intérêt de leurs propres citoyens, il en faudrait des dizaines" en Italie, a-t-il dit.
Les relations entre Moscou et les Occidentaux sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide, empoisonnées par des désaccords sur la Syrie et l'Ukraine, des scandales d'ingérence électorale présumée et d'espionnage.
Pour cette visite, d'importantes mesures de sécurité ont été mises en place et le chauffeur de la limousine du président russe, longue de plus de six mètres, a dû s'entraîner pour réussir à passer certains portails étroits de palais Renaissance.
Avant de repartir dans la soirée, M. Poutine devait voir aussi, de manière informelle, son grand ami Silvio Berlusconi, qu'il a de nouveau qualifié, dans le journal Corriere della Sera, d'"homme politique de stature mondiale".