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Une femme vote lors des élections législatives, le 7 juillet 2019 à Athènes, en Grèce. |
Après l'avoir réélu en septembre 2015, les Grecs feront cette fois le choix de l'alternance, prédisent unanimement les sondages qui donnent une victoire sans appel au parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND) dirigé par Kyriakos Mitsotakis. Par des températures étouffantes, les Grecs votent dimanche pour des élections législatives anticipées à risque pour le Premier ministre Alexis Tsipras, qui selon toutes les prévisions devrait trébucher après un record de longévité par temps de crise.
Surgissant dans une Grèce en plein chaos, terrassée par la crise de la dette et la cure d'austérité imposée par ses créanciers, le jeune leader de gauche radicale avait créé l'espoir, en janvier 2015, chez un peuple abasourdi par les faillites et les plans sociaux en série. Mais après quatre années de gouvernance du plus jeune Premier ministre grec en 150 ans, les électeurs ne lui pardonnent, selon les analystes, ni ses promesses non tenues ni ses ponctions fiscales draconiennes dictées par l'UE pour écarter le "Grexit".
Après l'avoir réélu en septembre 2015, les Grecs feront cette fois le choix de l'alternance, prédisent unanimement les sondages qui donnent une victoire sans appel au parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND) dirigé par Kyriakos Mitsotakis. Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 locale (04h00 GMT) et le seront jusqu'à 19h00 (16h00 GMT) pour les 10 millions d'électeurs.
Le pari perdu?
Mais si les sondages disent vrai, M. Tsipras, habitué à remettre en jeu sa majorité, pourrait bien perdre cette fois son pari. Selon les dernières enquêtes d'opinion, la formation de droite devrait obtenir 151 à 165 sièges sur les 300 que compte la Vouli, le parlement grec. Syriza serait alors renvoyé dans les rangs de l'opposition, avec 70 à 82 sièges.
Sonné par un échec cinglant aux élections européennes et locales, fin mai et début juin, Alexis Tsipras, dont le mandat s'achevait théoriquement en octobre, a tenté un coup de poker risqué en convoquant lui-même ces élections anticipées au début de l'été, espérant inverser la vague de mécontentement.
Sur ses affiches électorales, le Premier ministre, le bras levé, en manches de chemise, semble d'ailleurs dire un dernier au revoir, en proclamant: "Maintenant, décidons de nos vies". Dans une opération séduction de la dernière chance, vendredi soir, M. Tsipras a agité le risque de retour "aux heures sombres de l'austérité". Et dimanche matin 7 juillet, il tweetait : "Les urnes sont encore vides, tout est possible".
Trois ans après avoir pris les rênes du parti conservateur, Kyriakos Mitsotakis, perçu comme un réformateur, proche des milieux d'affaires, a promis de "relancer l'économie" et de "laisser la crise derrière nous". L'élection de ce fils d'ancien Premier ministre, descendant d'une grande dynastie politique, signerait le retour de la "familiocratie" au gouvernement grec, une tradition qu'Alexis Tsipras avait interrompue en accédant au pouvoir à l'âge de 40 ans.
Mais pour Christos Maravlis, encore indécis, "le vote pour la Nouvelle Démocratie est plus un vote pour punir Syriza d'avoir trahi le peuple grec". "Tsipras a promis trop de choses et a échoué à accomplir ses promesses", a renchéri Ifigenia Dimitriadou, qui votera ND. Mais beaucoup étaient désabusés. "Je n'attend aucune amélioration. Au contraire, si ND gagne, je pense que les lois sur le travail empireront", a déclaré à l'AFP Alkimi, une employée du secteur privé.