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Le mollah Abdul Ghani Baradar, cofondateur du mouvement taliban, dans des discussions à Moscou en mai 2019. |
Le président républicain Donald Trump, dans une position soutenue de façon inhabituelle par le Parti démocrate, est impatient de retirer du bourbier afghan les 14.000 militaires américains restant encore sur place.
Les premières troupes américaines avaient été envoyées peu après les attentats du 11 septembre 2001.
Sept rounds de discussions
En visite à Kaboul le mois dernier, le secrétaire d'État Mike Pompeo a précisé que Washington cherchait un accord avec le mouvement des insurgés talibans d'ici le 1er septembre, c'est-à-dire avant les élections afghanes, qui pourraient rajouter au chaos dans le pays théâtre constant de conflits armés depuis 1979. L'organisation de ce scrutin a déjà été retardée à deux reprises.
Zalmay Khalilzad, le négociateur américain, a tenu sept rounds de discussions avec les talibans et, dans un tournant potentiellement décisif, les insurgés ont accepté le principe d'une réunion avec un large éventail de responsables afghans dimanche 7 juillet au Qatar.
Les talibans avaient toujours refusé de négocier avec le gouvernement de Kaboul reconnu par la communauté internationale.
À Doha, les responsables afghans "participeront seulement en leur qualité personnelle et sur un pied d'égalité", a déclaré Markus Potzel, le représentant spécial allemand pour l'Afghanistan et le Pakistan. L'Allemagne joue un rôle-clé dans ce processus.
"J'estime très probable qu'il y ait un accord entre les États-Unis et les talibans, y compris avant septembre", souligne Laurel Miller, qui a occupé le poste d'envoyée spéciale en Afghanistan et au Pakistan sous le gouvernement de Barack Obama et au début du mandat de M. Trump.
Mais, ajoute-t-elle, "un accord simplement entre les États-Unis et les talibans n'est pas un accord de paix pour l'Afghanistan".
"Il ne répondrait pas aux questions difficiles de savoir quel rôle les talibans pourraient avoir dans la direction de l'Afghanistan, ni ce que va devenir l'actuel gouvernement ainsi que le système de gouvernement que les États-Unis ont contribué à installer", poursuit cette experte, désormais membre de l'International Crisis Group.
Les avancées apparentes de Washington avec les talibans s'expliquent simplement selon elle car le gouvernement Trump a fait une concession en acceptant de parler aux insurgés, même si ces derniers refusent de parler à Kaboul.