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La période COVID-19 a été très favorable avec un important stockage de bouteilles d'eau. |
Dans les premiers temps du confinement, les packs d'eau minérale ou de source figuraient en bonne place dans les chariots des Français, qui se sont précipités dans les supermarchés pour faire le plein. "La période COVID a été très favorable (pour ces produits) avec un important stockage de bouteilles d'eau", indique ainsi le cabinet Nielsen, spécialisé dans la consommation.
Toutefois, l'eau du robinet reste sûre malgré la pandémie. Pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), si la persistance du virus dans l'eau est théoriquement "possible", les méthodes habituelles de traitement des eaux "devraient désactiver le COVID-19". Les professionnels du secteur sont pour leur part encore plus affirmatif. "Il n'y a aucun risque de présence du COVID dans l'eau du robinet, c'est une certitude absolue", assure Tristan Mathieu, délégué général de la Fédération professionnelle des entreprises de l'eau (FP2E).
"Il n'y a aucun risque de contamination de l'eau du robinet par le virus" et "il n'y a d'ailleurs aucun risque de contamination par un virus quelconque", abonde Antoine Frérot, le PDG de Veolia, un géant mondial du secteur. "Les traitements assurés par les usines d'eau potable suppriment tout risque de contamination", affirme-t-il. Eau de Paris, qui dessert trois millions d'usagers dans la capitale, explique par exemple que ses usines mettent en place "plusieurs traitements successifs permettant d'éliminer tous les virus, en particulier grâce à l'ozonation, la désinfection UV et la chloration".
Par ailleurs, les professionnels soulignent que la consommation d'eau en bouteille encourage la pollution au plastique mais fait aussi courir un risque de contamination lors de l'achat. L'eau du robinet "évite quand même d'aller acheter de l'eau en dehors du domicile et les manipulations que l'on peut avoir sur les bouteilles d'eau", souligne Tristan Mathieu.
Goût de chlore
Reste que dans plusieurs régions de France des usagers s'interrogent sur un goût de chlore plus marqué que d'habitude ou une sécheresse de la peau après la douche ou le lavage des mains. À Strasbourg, la métropole explique que l'Agence régionale de Santé (ARS) lui a demandé "de relever légèrement le taux de chloration, à hauteur de 0,3 et 0,5 mg/l en sortie de station de production d'eau" afin "de conserver une eau de bonne qualité microbiologique".
La différence ne se fait ressentir que "pour quelques communes de l'Eurométropole où la chloration n'était pas appliquée" jusqu'à présent. Cette présence de chlore - un désinfectant qui permet de maintenir la qualité pendant la distribution - n'a toutefois qu'un rapport indirect avec le virus : elle est essentiellement liée à un changement dans les débits au moment où l'activité économique ralentit.
"Si le temps de transit de l'eau du robinet augmente en cas de très faible consommation, il peut se produire que les chlorations soient légèrement ajustées à la hausse", explique Tristan Mathieu. "Le confinement de la population à domicile et l'arrêt de certaines activités industrielles et tertiaires peuvent avoir un effet sur les habitudes de consommation, et donc sur la circulation de l'eau dans les canalisations", indique aussi la mairie de Toulouse.
"Des utilisations plus importantes et plus fréquentes dans les zones d'habitation provoquent notamment un plus grand renouvellement de l'eau dans certaines canalisations, et apportent au robinet une eau en provenance des usines de production d'eau potable qui peut être plus +fraîchement chlorée+", souligne-t-elle aussi.
Pour faire disparaître cet éventuel goût désagréable, plusieurs collectivités conseillent de laisser un peu couler l'eau avant de la consommer et d'avoir une carafe d'eau d'avance au réfrigérateur. L'odeur de chlore disparaît en effet au bout d'une heure.
AFP/VNA/CVN