À 24 ans, Trinh Mai Trang a terminé en octobre dernier ses études post-universitaires (Master of music in performance-piano) à l'Académie royale de musique de Londres (Royal Academy of Music). Elle est la première Vietnamienne à avoir été formée dans cet établissement prestigieux de Grande-Bretagne. Actuellement, la jeune musicienne effectue, de juillet à décembre, une tournée en Europe, qui lui a fait découvrir de hauts lieux de la musique mondiale tels que Vienne, Londres...
Née en 1986 à Hanoi, Trinh Mai Trang a découvert la musique dès l'âge de quatre ans. Après 11 ans d'études du piano à l'École supérieure de musique de Hanoi, elle est partie faire ses études en Grande-Bretagne en 2003. Un an après, à l'âge de 18 ans, elle a été admise à l'Académie royale de musique de Londres. Là, elle a obtenu des succès remarquables lors de différents festivals et concours. Précisément, elle a gagné en 2006 le premier prix du concours de sélection du soliste pour l'œuvre Totentanz (Danse de la mort) de Franz Liszt (1811-1886) et elle a eu l'occasion de jouer avec le chef d'orchestre Edward Gardner de l'Opéra national britannique. En 2007, la pianiste vietnamienne a obtenu le second prix au concours Lilian Davis Piano Competition au sein de son académie et le prix "Gretta GM Parkinson Prize"... Elle s'est produite lors des festivals internationaux comme Paganini Festival (Londres 2006), Beethoven Unwrapped (Londres 2008), Crescendo (Hongrie 2010).
Expliquant son attachement dès l'enfance à la musique classique, Trinh Mai Trang parle de "l'amour pour la beauté de la nature que chantent Beethoven et Trinh Công Son" (compositeur célèbre du Vietnam).
Piano classique et réjouissant
"C'est la beauté des feuilles, du vent, des chants d'oiseaux, de la mer, des champs à la saison des récoltes...", précise la pianiste. Et c'est aussi l'amour pour les choses simples de la vie : sourires des parents, des amis, tolérance, bonheur, rêve et vie..., ajoute-t-elle. Pour elle, la musique classique est belle comme la vie car elle contient, d'une manière profonde et subtile, ces charmes originaux.
La jeune femme aime bien une petite rue de Hanoi située près du mausolée du Président Hô Chi Minh. Pendant son enfance dans la capitale, elle a pédalé le long de sa rue favorite à d'innombrables reprises. Aujourd'hui, chaque fois qu'elle revient dans sa ville natale, elle revoit toujours sa rue et ses rangées d'arbres intactes. L'émotion n'est jamais la même. "Je change chaque jour et mon compagnon, ce chemin, change lui aussi, confie la pianiste. Et ainsi, la petite rue m'incite à revenir et revenir encore". Une seule chose compte pour elle, c'est de ne pas se presser et de garder l'esprit léger, car les soucis et la hâte auraient pour conséquence de faire ressembler sa rue à des milliers d'autres.
Pour Mai Trang, interpréter et écouter une pièce musicale, c'est toujours un nouveau parcours qu'elle découvre et redécouvre chaque fois qu'elle est face à son piano. "Et la beauté d'une pièce musicale rayonne seulement quand je l'interprète avec tout mon coeur et mes expériences vécues", ajoute-t-elle.
L'année prochaine, Trinh Mai Trang jouera à Madrid, à Bucarest et dans des villes de Grande-Bretagne. De nombreuses portes s'ouvrent pour elle, qui aspire toujours à revenir dans son pays natal, pour se produire, donner des cours et humer les parfums d'enfance dans sa rue favorite.
Thuân Thiên/CVN
25/12/2010