>>Brexit ou pas, la City résistera, affirme son Lord-mayor
>>Le Brexit pourrait être reporté à fin 2019, selon la presse
Madrid sur les rangs pour attirer les firmes financières qui quitteraient la City de Londres vers une autre capitale après le Brexit. |
"Je crois qu'il n'y aura pas de débandade mais il y aura des déménagements : beaucoup d'entités financières basées à Londres savent que le risque de perte du passeport financier (en cas de Brexit, pour opérer dans l'UE) est très élevé et elles prennent leurs dispositions", a déclaré Luis de Guindos, lors d'une rencontre avec des correspondants étrangers.
"Madrid a ses chances", a-t-il assuré en vantant les qualités de la capitale espagnole en termes "d'infrastructures, de qualité de vie, d'immobilier" mais aussi de fiscalité pour les expatriés et d'impôt sur les sociétés (à 25%).
"Il y a un aspect où nous pouvons faire mieux, c'est sur les moyens, la disponibilité, l'efficacité (...) de la Commission nationale de régulation du marché boursier (CNMV)", l'autorité boursière, a-t-il déclaré.
"Nous avons créé une commission avec la Banque d'Espagne et la CNMV pour faciliter ce genre de choses", a expliqué le ministre.
Près de 5.500 sociétés financières - banques, assurances, gestionnaires d'actifs - basées au Royaume-Uni utilisent le "passeport" européen pour vendre leurs services sur le continent, ce qui fait de la City de Londres un hub financier mondial.
En cas de Brexit, certaines pourraient être amenées à déménager ailleurs dans l'UE avec leurs milliers d'employés. Plusieurs capitales, telles Paris et Amsterdam, avancent leurs pions pour attirer ces poids lourds.
C'est aussi le cas de Madrid qui compte 3,1 millions d'habitants.
La maire de gauche, Manuela Carmena, ainsi que la présidente de région conservatrice, Cristina Cifuentes, ont annoncé des efforts conjoints en ce sens.
"De Guindos veut dire qu'il faut un cadre solide en termes de législation (...) une législation semblable à l'anglaise", a expliqué Carlos Fernandez, analyste de marchés, chez XTB Broker online.
Pour l'instant, les fonds de placement spéculatifs ("hedge funds") et grands fonds d'investissements étaient absents du marché espagnol, a dit Carlos Fernandez. "C'est une industrie qui n'est pas développée en Espagne, ils ont besoin de connaître les normes et exigences".
"Nous sommes complètement ouverts", a dit devant la presse le ministre, avant d'insister sur le fait qu'il était conscient qu'il fallait des autorités de régulation "rapides" et "efficaces".