Dieselgate : nouveau pas de Volkswagen pour tourner la page

Volkswagen a réussi à s’entendre mardi 20 décembre avec les autorités américaines sur un plan d’indemnisation couvrant les quelque 80.000 voitures encore concernés par le "dieselgate" aux États-Unis, une nouvelle étape pour refermer le volet civil d’un retentissant scandale.

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Volkswagen trouve un accord avec les autorités américaines sur un plan d’indemnisation couvrant les quelque 80.000 voitures.

L'accord, qui doit encore être approuvé par la justice, va faire gonfler d’au moins un milliard de dollars l’addition de quelque 15 milliards que le géant allemand s’est déjà engagé à débourser aux États-Unis où cette affaire lui vaut également d’être visé par une enquête pénale.

Il intervient par ailleurs au lendemain de l’annonce d’un autre accord de 1,6 milliard de dollars conclu entre le mastodonte allemand et les autorités canadiennes pour faire face au scandale.

Contraint et forcé, Volkswagen avait reconnu en septembre 2015 avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel, dont environ 600.000 aux États-Unis, d’un logiciel faussant le niveau réel d’émissions de gaz polluants pour faire apparaître ses voitures plus vertes qu’elles ne l’étaient vraiment.

Selon les autorités américaines, certaines de ces voitures émettaient ainsi jusqu’à 40 fois les normes autorisées d’oxydes d’azote.

Depuis fin octobre, le géant allemand aux douze marques met en œuvre un premier plan d’indemnisation qui prévoit de racheter ou réparer quelque 480.000 voitures en circulation aux États-Unis, offre des compensations financières à leurs propriétaires et met sur pied un fonds pour contribuer à la dépollution de l’air.

L’accord dévoilé mardi 20 décembre par le juge fédéral de San Francisco en charge de ce dossier, Charles Breyer, s’attaque aux 83.000 voitures qui n’étaient pas couvertes par ce premier plan : des modèles équipées de moteurs de 3 litres de cylindrée de marque Volkswagen, mais également Porsche et Audi, qui appartiennent au groupe allemand.

"Le compromis marque une autre étape importante pour que Volkswagen rende des comptes pour avoir pris auprès des Américains des engagements mensongers sur un air plus propre en vendant des véhicules équipés de logiciels truqueurs", a assuré le ministre adjoint de la Justice, John Cruden, cité dans un communiqué.

Selon l’agence environnementale californienne qui a contribué à faire éclater le scandale aux Etats-Unis, le scandale montre que "tricher pour obtenir l’homologation d’une voiture a des conséquences pour la qualité de l’air et la santé publique et que les fraudeurs seront démasqués".

"Réparer les torts"

Le groupe allemand a lui aussi estimé que cet accord constituait une étape importante "pour réparer les torts" causés à ses clients.

Le compromis doit toutefois encore être avalisé d’ici au 31 janvier par le juge Breyer qui a relevé que des questions restaient "en suspens", notamment le montant des compensations financières qui pourraient être allouées aux automobilistes s’estimant lésés. Une nouvelle audience doit avoir lieu ce jeudi 22 décembre à San Francisco.

D’après les quelques modalités révélées par le juge, pour les moteurs 3 litres les plus anciens (entre 2009 et 2012), les automobilistes pourront faire réparer leur véhicule ou le faire racheter par Volkswagen.

Pour les modèles plus récents, VW assure être en mesure de réparer tous les véhicules concernés, a ajouté le juge Breyer qui a, par ailleurs, fait part d’un accord de principe trouvé avec l’équipementier automobile allemand Bosch qui avait fourni le logiciel truqueur à Volkswagen.

Le scandale du Dieselgate, qui a plombé la capitalisation boursière de Volkswagen et provoqué ses premières pertes trimestrielles en plus de vingt ans, continue également de faire des vagues hors des États-Unis.

Le 8 décembre, la Commission européenne a ainsi ouvert sept dossiers d’infraction à l’encontre de pays membres - dont l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Luxembourg et l’Espagne - pour avoir manqué d’appliquer des sanctions à l’encontre du constructeur allemand pour violation des normes environnementales.

Volkswagen, qui a mis 18 milliards d’euros de côté pour couvrir le coût du scandale, tente, lui, de redorer son blason sur fond de ventes en berne qui pourraient le contraindre, selon la presse allemande, à supprimer jusqu’à 30.000 emplois d’ici à 2020.

La marque Volkswagen a sans attendre décidé de prendre un virage stratégique en se posant en championne mondiale de la voiture électrique, notamment pour récupérer les parts de marchés perdues aux États-Unis.

"Nous sommes déterminés à regagner la confiance de tous nos partenaires", assurait mardi 20 décembre le groupe dans son communiqué.

AFP/VNA/CVN

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