Madrid lance la riposte au défi séparatiste catalan

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a annoncé jeudi 7 septembre sa riposte à l'acte "intolérable de désobéissance" des autorités de Catalogne qui ont convoqué un référendum d'autodétermination pour le 1er octobre, indifférentes aux poursuites judiciaires qui se multiplient.

>>Le Parlement catalan adopte la loi prévoyant un référendum d'autodétermination

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy lors d'une conférence de presse, le 7 septembre à Madrid.

Dans un discours offensif, M. Rajoy a sommé les dirigeants séparatistes de la région "d'abandonner cette escalade dans l'illégalité" et prévenu que "l'État de droit ne se pliera pas à (leurs) bravades".

Le dirigeant conservateur, au pouvoir depuis 2011, a annoncé qu'il ferait "tout ce qui est nécessaire" pour que cette consultation ne se tienne pas en Catalogne, région aux 7,5 millions d'habitants grande comme la Belgique et qui produit 20% du PIB espagnol.

Pour bien faire comprendre la gravité des enjeux, M. Rajoy a expliqué que les autorités catalanes et tous les maires de la région seraient avertis qu'il était de leur "devoir d'empêcher ou de paralyser toute initiative tendant à l'organisation du référendum".

La Cour constitutionnelle, saisie par le conseil des ministres, a suspendu jeudi soir 7 septembre les textes adoptés la veille par le parlement catalan pour organiser le référendum, en attendant de se prononcer sur leur nullité.

La Cour avait déclaré anticonstitutionnel dès 2014 le principe même d'un référendum d'autodétermination d'une région. Mais les autorités catalanes ignorent les décisions de cette Cour, dont elles ne reconnaissent plus la légitimité.

Poursuites judiciaires

Le procureur général de l'État a lui annoncé des poursuites judiciaires contre l'ensemble du gouvernement catalan et les responsables du parlement régional qui ont soumis au vote la "loi d'organisation du référendum" adoptée mercredi 6 septembre en urgence, au grand dam de l'opposition catalane.

Cette loi instaure un "régime juridique exceptionnel" prévalant sur toutes les normes qui pourraient entrer en conflit avec elle, y compris la constitution espagnole, un défi sans précédent à l'autorité de Madrid.

Le procureur a aussi annoncé des enquêtes avec l'aide de la Garde Civile (la police nationale) et des Mossos d'Esquadra (la police régionale catalane) sur d'éventuels préparatifs du référendum, et a ordonné la saisie des "instruments destinés à préparer ou tenir le référendum illégal".

M. Rajoy a reçu le chef du deuxième parti du pays, son habituel adversaire socialiste Pedro Sanchez, qui cette fois s'est dit "aux côtés du gouvernement", puis le chef du parti centriste Ciudadanos, Albert Rivera.

La droite, les socialistes et le centre font tous valoir qu'une région ne peut pas seule décider de son indépendance et que c'est à l'ensemble du peuple espagnol de se prononcer quand l'unité du pays est en jeu.


AFP/VNA/CVN

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