Macron nomme Bayrou à Matignon pour tenter de dénouer la crise politique

Emmanuel Macron a nommé vendredi 13 décembre François Bayrou Premier ministre, un défi immense pour le président du MoDem et premier allié du président, chargé de dénouer la crise politique majeure ouverte par la dissolution et aggravée par la censure de Michel Barnier.

>> France : le gouvernement de Michel Barnier est renversé par l'Assemblée nationale

François Bayrou a été nommé Premier ministre français, le 13 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

La nomination du dirigeant centriste est intervenue à la mi-journée, après une nouvelle matinée d'intenses spéculations. François Bayrou avait été reçu à 08h30 à l'Élysée pour un entretien de près de deux heures, suivi d'un long silence-radio.

À 73 ans, comme son prédécesseur Michel Barnier renversé le 4 décembre par l'Assemblée nationale lors d'une censure inédite depuis 1962, M. Bayrou devient le sixième locataire de Matignon depuis la première élection d'Emmanuel Macron en 2017.

La passation de pouvoirs est prévue à 17h00.

Une tâche immense attend rue de Varenne le maire de Pau. Avec pour priorité le budget pour 2025, laissé en suspens par la censure.

Dans un contexte de colère des agriculteurs et de multiplication des plans sociaux, le niveau du déficit et de la dette sera "une réalité qui s'imposera à tout gouvernement, quel qu'il soit", a prévenu Michel Barnier.

En attendant que ce nouveau budget soit adopté, un projet consensuel de "loi spéciale" permettant d'éviter une paralysie de l'État sera examiné lundi 16 décembre par l'Assemblée.

"Gouvernement d'intérêt général"

Cette nomination intervient trois jours après une réunion inédite des dirigeants des partis, hors Rassemblement national et La France insoumise, sous l'égide du chef de l'État.

Où se sont esquissés les contours d'un "accord de coopération démocratique", selon la formule de M. Bayrou mardi 10 décembre : le gouvernement s'engagerait à ne pas recourir au 49.3 pour imposer ses lois, les opposants à ne pas le censurer, Emmanuel Macron évoquant de son côté son intention de ne pas dissoudre à nouveau l'Assemblée.

Le nouveau Premier ministre, qui "s'est imposé" comme "le plus consensuel", "aura pour mission de dialoguer" avec ces mêmes partis, des communistes à la droite, "afin de trouver les conditions de la stabilité et de l'action", a déclaré l'entourage du président. Ce dernier l'a chargé de former un "gouvernement d'intérêt général", "resserré".

Saluée par le camp macroniste, la nomination a été aussitôt rejetée par LFI, qui déposera "une motion de censure", a annoncé la cheffe des députés mélenchonistes Mathilde Panot.

AFP/VNA/CVN

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