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Le président français Emmanuel Macron. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Nous ne pouvons tolérer la banalisation de l'emploi d'armes chimiques", a annoncé le chef de l'État français, peu après l'annonce que de fortes explosions avaient été entendues samedi 14 avril avant l'aube dans la capitale syrienne Damas survolée par des avions.
Cette décision fait suite à une intense activité diplomatique déployée ces derniers jours par Emmanuel Macron, qui a multiplié les entretiens téléphoniques, notamment avec ses homologues américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine.
Pour le chef de l'État, "la ligne rouge fixée par la France en mai 2017 a été franchie". "J'ai donc ordonné aux forces armées françaises d'intervenir cette nuit, dans le cadre d'une opération internationale menée en coalition avec les États-Unis et le Royaume-Uni", a-t-il précisé dans un communiqué diffusé dans la nuit.
Le président a ensuite publié sur Twitter des messages en français, anglais et arabe avec une photo le montrant en train de présider une réunion à l'Élysée avec la ministre de la Défense, Florence Parly, et ses principaux conseillers diplomatiques et militaires.
Le ministère de la Défense et l'Élysée ont également diffusé une vidéo montrant des Rafale décoller dans la nuit pour aller mener les frappes. Ils n'ont pas précisé quels moyens militaires avaient été mobilisés pour cette opération militaire.
Le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian et Mme Parly devaient faire une déclaration à 07h00 depuis l'Élysée.
La France dispose de bases aériennes en Jordanie et aux Émirats arabes unis, et peut aussi faire décoller ses Rafale de son territoire national. Ces appareils peuvent être armés de missiles de croisière Scalp, d'une portée supérieure à 250 km.
Le Parlement informé
Photo extraite du compte Twitter de la ministre des Armées française Florence Parly montrant un avion militaire français, le 14 avril. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Près d'un an après son élection, Emmanuel Macron endosse ainsi pour la première fois ses habits de chef de guerre pour ordonner une opération, après avoir hérité de celles contre les jihadistes au Levant (Chammal) et au Sahel (Barkhane).
Il n'avait guère laisser planer de doutes sur ses intentions de réagir militairement après l'attaque du 7 avril qui correspondait, selon lui, aux "lignes rouges" qu'il avait fixées, à savoir une attaque chimique présentant un caractère "létal" et pour laquelle la responsabilité du gouvenement était "avérée". Il avait fixé ces lignes rouges fin mai 2017 lors d'une conférence de presse à Versailles avec son homologue russe Vladimir Poutine.
Le communiqué publié samedi 14 avril par l'Élysée précise que "la France et ses partenaires reprendront, dès aujourd'hui, leurs efforts aux Nations unies pour permettre la mise en place d'un mécanisme international d'établissement des responsabilités, prévenir l'impunité et empêcher toute velléité de récidive du gouvernement syrien".
"Depuis mai 2017, les priorités de la France en Syrie sont constantes: terminer la lutte contre Daech, permettre l'accès de l'aide humanitaire aux populations civiles, enclencher une dynamique collective pour parvenir à un règlement politique du conflit, afin que la Syrie retrouve enfin la paix, et veiller à la stabilité de la région", a-t-il insisté avant d'ajouter: "Je poursuivrai ces priorités avec détermination dans les jours et les semaines à venir".
Le chef de l'État a aussi annoncé que, conformément à la Constitution, "le Parlement sera informé et un débat parlementaire sera organisé, suite à cette décision d'intervention de nos forces armées à l'étranger".