Virus
L'UE et Londres assurent travailler à une solution pour régler leur différend

L'UE et la Grande-Bretagne, en désaccord sur la gestion des stocks de vaccins produits en Europe par le groupe anglo-suédois AstraZeneca, ont assuré mercredi 24 mars leur intention de régler cet important litige par la négociation.

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Une infirmière cubaine prépare une dose de vaccin Soberana 2 à la clinique Heroes del Corinthia, à la Havane, le 24 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Face à "une très grave situation épidémiologique", l'UE "continue d'exporter des volumes importants vers des pays" produisant leurs propres vaccins ou ayant déjà largement vacciné leur population, a d'abord regretté mercredi 24 mars le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis. Il faisait allusion au fait que l'UE a exporté quelque 10 millions de doses, tous vaccins confondus, vers le Royaume-Uni mais n'a reçu en retour aucune dose produite outre-Manche, alors que le contrat signé par AstraZeneca prévoyait la livraison de doses provenant de deux usines britanniques. L'entreprise avait expliqué que son contrat avec Londres l’obligeait à honorer en priorité les commandes britanniques.

"Résoudre les déséquilibres"

L'UE "exporte à grande échelle" mais "les routes doivent être empruntées dans les deux sens", a averti la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Face à cette situation, l'exécutif européen "a donc adopté deux ajustements au mécanisme actuel" de contrôle des exportations pour "résoudre ces déséquilibres" et pour "garantir" les approvisionnements des Vingt-Sept, a annoncé M. Dombrovskis.

Ces mesures ont immédiatement été dénoncées par le Premier ministre britannique Boris Johnson qui a mis en garde contre les conséquences en termes d'investissements de "blocus arbitraires" de vaccins anti-COVID. "Je pense que les blocus des vaccins ou des ingrédients pour vaccins constituent un sujet sensible", a insisté Boris Johnson, soulignant que les vaccins étaient le fruit d'une "coopération internationale".

Des tractations entre Bruxelles et Londres ont été entamées, qui ont abouti mercredi à une annonce commune : l'UE et les autorités britanniques ont fait savoir qu'elles travaillaient à trouver une solution "mutuellement bénéfique" pour résoudre ces tensions.

"Étant donné nos interdépendances" dans la production de vaccins, "nous travaillons sur des mesures spécifiques que nous pouvons prendre, à court, moyen et long terme, pour arriver à une situation mutuellement bénéfique et accroître l'approvisionnement en vaccins pour nos citoyens", ont indiqué Londres et Bruxelles dans un communiqué commun. En Allemagne, face à la troisième vague épidémique, la chancelière Angela Merkel avait d'abord décidé de durcir les règles sanitaires pour les fêtes de Pâques.

Mais face à une véritable bronca dans le pays, elle a fait volte-face mercredi en reconnaissant une "erreur" personnelle et demandé "pardon" pour avoir tenté d'imposer les fermetures aux commerces et offices religieux. La veille à l'aube, après douze heures de discussions entre la chancelière et les 16 États-régions, Berlin avait décidé de mettre le pays sous cloche pour Pâques. "La situation est grave, très grave", avait souligné la chancelière.

Jugé insuffisante par les scientifiques, la "pause" prévue du 1er au 5 avril était critiquée de toutes parts, des associations de commerçants redoutant l'impact économique aux chrétiens privés de messe de Pâques "en présentiel". Berlin envisage néanmoins d'interdire provisoirement certains voyages à l'étranger.

L'Europe continue de subir de plein fouet une hausse des contaminations et des hospitalisations dues au coronavirus et ses variants, jugés plus mortels et contagieux. La Belgique a ainsi annoncé un durcissement des restrictions dans les commerces et les écoles la semaine prochaine tandis que la Pologne a enregistré un nombre record d'infections au COVID-19, avec près de 30.000 cas.

Pause pour Pfizer en Asie

Après les mises en causes du vaccin AstraZeneca, en Europe et aux États-Unis, c'est celui de Pfizer/BioNTech qui pose problème à Macao et Hong Kong : son utilisation y a été suspendue après la découverte de capsules défectueuses sur un lot. "Nous avons jeté les flacons lorsque nous avons constaté qu'ils présentaient des défauts avant d'être injectés. Ils n'ont pas été administrés à des habitants", a déclaré la ministre hongkongaise de la Santé Sophia Chan.

Des membres du personnel médical parlent à un habitant venu dans un centre de vaccination doté du sérum Pfizer/BioNTech, à Hong Kong (Chine), le 24 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Par principe de précaution, la vaccination en cours a été suspendue le temps de l'enquête. De nombreux vaccins sont expédiés sous forme concentrée dans des flacons et sont ensuite dilués avant d'être administrés. Aux États-Unis, les responsables chargés de la gestion de la crise sanitaire se sont félicités de constater les premiers effets positifs de la vaccination, notamment sur les visites aux urgences des plus âgés, en baisse.

"Nous voyons à présent une diminution significative du nombre de visites aux urgences des personnes de plus de 65 ans, à mesure que cette tranche d'âge a été vaccinée", s'est réjouie lors d'un point presse Rochelle Walensky, la directrice des Centres de lutte et de prévention contre les maladies (CDC). La pandémie a fait au moins 2,73 millions de morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi 24 mars.

Et l'inquiétude monte en Amérique du Sud face à l'explosion des contaminations au Brésil, qui a franchi mercredi 24 mars le cap des 300.000 morts du coronavirus, avec 300.685 décès. En Afrique, la Mauritanie a réceptionné mercredi sa première livraison de vaccin contre le COVID-19, 50.000 doses de Sinopharm données par la Chine. Ce pays est le dernier en date en Afrique à bénéficier d'un tel don, manifestation de la diplomatie menée par le géant asiatique autour de la mise à disposition de vaccins.

En Islande, qui n'a pourtant décompté que 29 morts et un peu plus de 6.000 cas depuis le début de la pandémie, une accélération du nombre de nouveaux cas a conduit les autorités à décréter la fermeture des écoles et à réduire la jauge des rassemblements.


AFP/VNA/CVN

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