>>COVID-19 : un tiers des Français entrent dans un confinement nouvelle formule
>>COVID-19 : la France franchit la barre des 80.000 morts
>>France: Macron s'entretient avec le patron de l'OMS de l'accélération de la vaccination
Emmanuel Macron et le ministre de la Santé Olivier Véran, dans une pharmacie à Valenciennes, le 23 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À chaque jour son annonce : lundi 22 mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, dévoilait l'ouverture prochaine de vaccinodromes; mardi, lors d'une visite dans un centre de vaccination à Valenciennes (Nord), le chef de l'État a promis que les 70-75 ans, sans comorbidités, pourraient se faire vacciner à partir de samedi 26 mars, soit environ 3,5 millions de personnes supplémentaires.
"Il n'y pas de week-end et de jours fériés pour la vaccination" qui est "le cœur de la bataille", a insisté le chef de l'État, alors que la France table sur une hausse des approvisionnements en avril.
Les plus de 70 ans ne devaient pas rentrer si vite dans la campagne de vaccination. Mais au ministère de la Santé, on explique que d'après "des remontées de terrain", "le délai de prises de rendez-vous (des plus de 75 ans) a augmenté, suffisamment pour laisser entendre qu'il pourrait y avoir un risque de perte de doses, que les rendez-vous ne seraient pas pris".
La Sécu bat le rappel
Au-delà de l'élargissement de la cible, l'Assurance maladie va donc aussi lancer une campagne d'appels téléphoniques "pour proposer la vaccination" aux plus de 75 ans qui n'ont pas fait de démarche ou se sont découragés, explique-t-on aussi au ministère de la Santé, où l'on souligne que "près de la moitié" de cette tranche d'âge a déjà reçu une première injection.
Emmanuel Macron a également annoncé que la vaccination serait ouverte aux enseignants à la mi-avril.
Celle-ci était jusqu'à présent ouverte aux résidents d'Ehpad, où elle a permis de faire drastiquement baisser le nombre de morts, aux 5,5 millions de plus de 75 ans, aux 50-74 ans atteints de comorbidités les exposant à des formes graves du COVID-19 et à tous les professionnels de santé.
Démarrée il y a bientôt trois mois, la campagne a été tributaire des approvisionnements limités en nombre de doses. La France espère avoir reçu fin avril 27,9 millions de doses de vaccins, contre 34,8 millions selon une prévision fin février.
Selon le dernier bilan du ministère de la Santé, près de 6,6 millions de personnes ont reçu une première dose, dont 2,5 millions ont été vaccinées avec deux doses.
Un niveau insuffisant pour sortir de cette crise sanitaire qui a fait environ 93.000 morts depuis un an, dont 292 à l'hôpital dans les dernières 24 heures.
L'exécutif espère freiner l'épidémie avec les nouvelles mesures sanitaires entrées en vigueur ce week-end.
Depuis samedi 27 mars, dans seize départements, dont toute la région parisienne, les Hauts-de-France, une partie de la Normandie et les Alpes-Maritimes, de nouveaux commerces ont fermé, les déplacements sont limités à 10 km, sauf motif dérogatoire, et le gouvernement a renforcé ses appels au télétravail et à ne pas inviter d'amis chez soi.
"Bouton stop"
"Un confinement qui n'en est pas un", craint pourtant le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux.
"Je dis au gouvernement : il faut garder vraiment le doigt sur le bouton stop. Et si dans quelques jours, on s'aperçoit que les chiffres ne s'inversent pas, que les tendances ne se calment pas, il faudra appuyer sur le bouton stop, c'est-à-dire un bouton de reconfinement réel", s'est-il inquiété sur LCI.
Dans le centre de vaccination du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, le 23 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Environ 4.400 dimanche 28 mars, plus de 4.550 lundi 29 mars, 4.634 mardi 30 mars, le nombre de malades du COVID-19 soignés en réanimation ne cesse de progresser, se rapprochant du pic de la 2e vague de l'automne (4.900 le 16 novembre).
"Au pic de l'automne, ça faisait plus de 15 jours qu'on était en confinement, des mesures de freinage très fortes avaient été prises", a souligné Frédéric Valletoux.
Le nombre total d'hospitalisations repart aussi à la hausse, avec 26.756 patients soignés dans les hôpitaux.
Dans trois régions, l'Ile-de-France, les Hauts-de-France et la Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'afflux de malades a déjà contraint les hôpitaux à déprogrammer des soins et à "pousser les murs" pour augmenter les capacités d'accueil des cas graves.
"Partout c'est plein, plein, plein. Plein comme un oeuf (...) À ce rythme-là, on va droit dans le mur", alerte, dans une interview au Parisien, le chef de la réanimation à l'hôpital Bichat, à Paris, Jean-François Timsit.
En Île-de-France, selon des chiffres arrêtés à samedi 20 mars, le taux d'incidence s'est envolé à 551 nouveaux cas pour 100.000 habitants sur les sept derniers jours, bien au-dessus du seuil d'alerte maximale de 250. Désormais 42 départements dépassent ce seuil d'alerte maximale, contre seulement 23 le 10 mars.
AFP/VNA/CVN