L'UE et le FMI prêts à voler au secours de l'Irlande

La zone euro et le FMI se sont montrés prêts le 16 novembre à voler au secours si nécessaire du secteur bancaire irlandais, alors que l'Union monétaire est à nouveau menacée par des turbulences sur les marchés, six mois après le sauvetage financier de la Grèce.

Des discussions entre les autorités irlandaises, la Commission européenne, la Banque centrale euro-péenne et le Fonds monétaire international vont être "intensifiées" en vue de mettre sur pied de manière préventive un programme d'aide aux banques du pays, a annoncé le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn. "Ces préparatifs peuvent être considérés comme l'intensification d'un programme potentiel concentré sur la restructuration du secteur bancaire, au cas où un programme serait nécessaire", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Les discussions devront être achevées "rapidement" et Dublin doit décider "dans les prochains jours" s'il fait appel ou non à l'aide, a précisé le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, à l'issue d'une réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles, tenue dans une atmosphère de crise.

Le FMI a confirmé de son côté qu'il participerait "à une consultation brève et à l'ordre du jour très précis" afin "de déterminer le meilleur moyen de fournir, si nécessaire, un soutien permettant de contenir les risques sur les marchés".

Les banques irlandaises sont plombées par l'éclatement d'une bulle immobilière et menacent d'entraîner dans leur chute l'économie toute entière car l'État irlandais a dû injecter déjà des milliards pour les sauver.

La situation des banques de l'ancien "Tigre celtique" et le déficit public en conséquence abyssal du pays (32% du PIB cette année) ont fait grimper ces derniers temps les taux d'intérêt des emprunts d'État de l'Irlande, mais aussi d'autres pays comme le Portugal ou l'Espagne.

Les États-Unis, comme au moment de la crise de la dette grecque au printemps, commencent à montrer des signes d'impatience.

Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a conseillé le 16 novembre aux gouvernements de la zone euro d'agir "très, très vite" contre la crise des finances publiques qui menace la stabilité économique de la région.

Le sujet est sensible car alors que la Grèce était demandeuse il y a six mois d'une aide de ses partenaires, Dublin traîne des pieds et tente de résister aux pressions de certains de ses partenaires et de la BCE, inquiets d'un risque de contagion des difficultés irlandaises à toute la zone euro.

Le Premier ministre irlandais Brian Cowen a de nouveau souligné le 16 novembre que son pays n'avait "déposé aucune demande en vue d'une aide extérieure" à ce stade. Mais Dublin s'est résolu à accepter d'étudier des mesures pour "ramener la stabilité" sur les marchés, a-t-il dit.

Plus largement, les ministres des Finances de la zone euro ont indiqué qu'ils étaient prêts à agir de manière "déterminée et coordonnée" si nécessaire pour préserver la stabilité financière de l'Union monétaire toute entière, selon les mots de M. Juncker.

Le président de l'UE, Herman Van Rompuy n'a pas hésité à estimer le 16 novembre que la zone euro jouait "sa survie" depuis le début de la crise. Un diagnostic contesté toutefois par la Banque de France et M. Rehn, qui a appelé à ne pas céder à "l'alarmisme".

AFP/VNA/CVN

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