La France souligne la nécessité d'une stratégie de défense de l'industrie automobile européenne

Le ministre de l'Industrie français Christian Estrosi a plaidé le 10 novembre pour une politique de défense de l'industrie automobile européenne face à des concurrents peu scrupuleux des règles et dont les constructeurs ne sont pas soumis aux mêmes contraintes environnementales.

"Si nous voulons préserver et développer notre industrie automobile, nous devons, en Europe comme en France, faire des choix clairs, notamment dans le domaine de la concurrence avec les pays tiers", a-t-il affirmé à Bruxelles, à l'issue d'une réunion du groupe CARS 21.

Ce groupe, constitué de représentants des constructeurs, des syndicats et des organisations non gouvernementales, a été chargé d'élaborer un plan d'action commun pour "une industrie automobile européenne compétitive".

"Nous avons besoin d'une stratégie ambitieuse pour favoriser la compétitivité et la croissance de l'industrie automobile à l'échelon mondial, tout en assurant son développement durable", a expliqué le commissaire à l'Industrie, Antonio Tajani.

"Ne soyons pas naïfs. Les pays tiers n'hésitent pas à défendre les intérêts de leur industrie. Nous ne pouvons pas ouvrir grand nos marchés et ne pas exiger la même chose en retour", a insisté Christian Estrosi, en dénonçant notamment "les subventions illégales à l'exportation et les pratiques de dumping".

"Cela vaut aussi pour les émissions de CO2. C'est pour cela que la France défend un mécanisme de taxe carbone aux frontière", a-t-il ajouté.

L'industrie lourde de l'Union européenne (UE) devra impérativement réduire ses émissions de CO2 de 21% par rapport à leurs niveaux de 2005 pour lutter contre le réchauffement du climat.

Les constructeurs européens devront pour leur part obligatoirement réduire les émissions de CO2 de leurs voitures neuves à 130 g/km pour 2015. La contrainte s'applique également pour les constructeurs étrangers qui vendent leurs voitures dans l'UE.

Christian Estrosi a par ailleurs souhaité que "les règles européennes sur les aides publiques ne soient pas un frein au développement de nos champions". Il a enfin insisté sur "la logique de filière", réunissant tous les acteurs du secteur pour réaliser un produit. Il l'a jugée indispensable dans le cas des véhicules électriques.

"Il y a une réflexion très forte à avoir si nous voulons rattraper l'industrie asiatique et ne pas nous contenter d'assembler des pièces produites en Asie", a-t-il insisté.

M. Estrosi a en outre réclamé l'adoption d'un standard pour les rechar-ges, afin que les automobilistes roulant au volant d'une voiture électrique "ne soient pas contraints d'avoir dans leur coffre autant de câbles qu'il y a de normes".

AFP/VNA/CVN

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