"Si nous voulons préserver et développer notre industrie automobile, nous devons, en Europe comme en France, faire des choix clairs, notamment dans le domaine de la concurrence avec les pays tiers", a-t-il affirmé à Bruxelles, à l'issue d'une réunion du groupe CARS 21.
Ce groupe, constitué de représentants des constructeurs, des syndicats et des organisations non gouvernementales, a été chargé d'élaborer un plan d'action commun pour "une industrie automobile européenne compétitive".
"Nous avons besoin d'une stratégie ambitieuse pour favoriser la compétitivité et la croissance de l'industrie automobile à l'échelon mondial, tout en assurant son développement durable", a expliqué le commissaire à l'Industrie, Antonio Tajani.
"Ne soyons pas naïfs. Les pays tiers n'hésitent pas à défendre les intérêts de leur industrie. Nous ne pouvons pas ouvrir grand nos marchés et ne pas exiger la même chose en retour", a insisté Christian Estrosi, en dénonçant notamment "les subventions illégales à l'exportation et les pratiques de dumping".
"Cela vaut aussi pour les émissions de CO2. C'est pour cela que la France défend un mécanisme de taxe carbone aux frontière", a-t-il ajouté.
L'industrie lourde de l'Union européenne (UE) devra impérativement réduire ses émissions de CO2 de 21% par rapport à leurs niveaux de 2005 pour lutter contre le réchauffement du climat.
Les constructeurs européens devront pour leur part obligatoirement réduire les émissions de CO2 de leurs voitures neuves à 130 g/km pour 2015. La contrainte s'applique également pour les constructeurs étrangers qui vendent leurs voitures dans l'UE.
Christian Estrosi a par ailleurs souhaité que "les règles européennes sur les aides publiques ne soient pas un frein au développement de nos champions". Il a enfin insisté sur "la logique de filière", réunissant tous les acteurs du secteur pour réaliser un produit. Il l'a jugée indispensable dans le cas des véhicules électriques.
"Il y a une réflexion très forte à avoir si nous voulons rattraper l'industrie asiatique et ne pas nous contenter d'assembler des pièces produites en Asie", a-t-il insisté.
M. Estrosi a en outre réclamé l'adoption d'un standard pour les rechar-ges, afin que les automobilistes roulant au volant d'une voiture électrique "ne soient pas contraints d'avoir dans leur coffre autant de câbles qu'il y a de normes".
AFP/VNA/CVN