Le FMI a écrit une nouvelle page de la longue et tortueuse saga de sa réforme, d'une part pour augmenter ses ressources, d'autre part pour rendre la représentation des pays plus conforme à leur poids économique.
"C'était un problème qui a pris beaucoup de temps et d'énergie ces dernières années, et je suis très heureux qu'il soit maintenant résolu. Et c'est une étape très importante sur la route vers une institution totalement légitime", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.
Pour décrire l'importance de cette étape, M. Strauss-Kahn n'avait pas eu de mots assez forts, parlant d'"une décision historique" après l'accord obtenu par les ministres des Finances et banquiers centraux des pays riches et émergents du G20 le 23 octobre.
Le conseil d'administration, instance où siègent 24 pays ou groupes de pays, a adopté ces propositions du G20 pour doubler les quotes-parts et mieux répartir entre États membres les pouvoirs.
Les quotes-parts sont les contributions des 187 États membres au capital du FMI. Elles atteindront désormais quelque 750 milliards de dollars, a décidé le G20.
L'un de ses aspects marquants est de supprimer le "G5", ces pays qui avaient statutairement le droit à un siège pour eux seuls au conseil d'administration (États-Unis, Japon, Allemagne, France et Royaume-Uni).
Est consacré un "top 10", avec ce que le FMI considère comme les pays les plus influents de l'économie mondiale : les États-Unis, le Japon, quatre économies européennes (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie) et le groupe des "BRIC" (Brésil, Russie, Inde, Chine).
La Chine, championne de la croissance, doit passer de sixième à la troisième place parmi les pays les mieux dotés en droits de vote.
Par ailleurs, les Européens ont accepté d'abandonner deux des neuf sièges qu'ils contrôlent au siège d'administration.
Pour que ces réformes entrent en vigueur, il faudra passer par le vote solennel des 187 États membres puis par une longue procédure qui suppose des ratifications parlementaires, parfois longues à obtenir, y compris dans les pays les plus hostiles à la prépondérance européenne.
Le G20 s'est engagé "à travailler pour que ce processus soit achevé d'ici à l'assemblée annuelle en 2012", ce qui coïncide avec la fin prévue du mandat de M. Strauss-Kahn, en octobre de cette année-là.
AFP/VNA/CVN