Le Produit intérieur brut (PIB) du pays s'est élevé de 0,9% entre juillet et septembre par rapport au trimestre précédent, soit une augmentation 3,9% en rythme annualisé, deux fois plus importante qu'entre avril et juin.
Cet allant est à mettre à l'actif de la consommation intérieure qui a nettement augmenté grâce, entre autres, à la hausse des achats de voitures, de climatiseurs et de cigarettes, pour des raisons conjoncturelles.
Les consommateurs se sont rués chez leurs concessionnaires afin de profiter des dernières semaines d'un programme de subventions gouvernementales pour l'achat de véhicules "écologiques", les fumeurs ont fait des réserves en anticipant une augmentation des taxes sur le tabac et l'été s'est révélé caniculaire, incitant les Japonais à renouveler leur système d'air conditionné.
Les entreprises ont pour leur part continué d'investir, mais à une cadence réduite, la plus faible depuis un an (hors immobilier). La déflation, qui est réapparue il y a 18 mois dans l'archipel, continue de décourager les firmes à engager des dépenses conséquentes. La baisse permanente des prix pousse aussi les consommateurs à différer des achats dans l'espoir de bénéficier plus tard de tarifs inférieurs.
Durant les trois mois passés en revue, le rythme de croissance n'a en outre pas été linéaire. "La dynamique s'est perdue à la fin du troisième trimestre : l'activité a considérablement ralenti en septembre", a noté Julian Jessop, de Capital Economics. "Les ventes de voitures ont chuté dès que les subventions ont été stoppées début septembre".
Au troisième trimestre, la demande publique a en outre stagné peu ou prou, reflet d'une situation budgétaire tendue. L'endettement du Japon équivaut à quelque 200% de son PIB, la proportion la plus élevée parmi les pays développés.
Le gouvernement de centre-gauche de Naoto Kan a néanmoins promis d'appliquer rapidement des mesures de relance de 6.000 milliards de yens (52 milliards d'euros) pour soutenir l'activité, mais il devra d'abord s'employer à faire adopter une rallonge budgétaire par un parlement divisé.
AFP/VNA/CVN