Le 7 septembre, lors d'une réunion à Bruxelles des ministres de l'Agriculture de l'Union européenne (UE), Paris et Berlin ont réussi à rallier une majorité de pays membres (16 sur 27) à l'idée "de nouvelles formes de régulation à l'échelle européenne" pour que "le secteur laitier ne dépende pas seulement des seules règles du marché". Ils souhaitent maintenir des instruments de soutien des prix importants. Et ce dans la perspective de la suppression du régime des quotas (plafonds) de production en Europe à l'horizon 2015. "Nous avons fait bouger les lignes sur la nécessité d'obtenir une régulation européenne du marché du lait", a affirmé le ministre français, Bruno Le Maire, à la presse. Mais une importante minorité d'États ne s'est pas associée à cet appel. Elle inclut la présidence suédoise de l'UE et la plupart des pays du Nord de l'Europe, traditionnellement favorables à une libéralisation de l'agriculture.
Ils ont à leurs côtés la Commission européenne, qui a rejeté une bonne partie des propositions franco-allemandes lors de la réunion, sur les aides à l'exportation ou les mécanismes de soutien aux prix. "Ne réintroduisons pas ce que nous venons de supprimer", a dit aux ministres la commissaire à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, selon un participant.
La commissaire danoise s'est aussi fermement opposée à une autre idée franco-allemande : un gel de la hausse programmée des quotas européens l'année prochaine. Certains agriculteurs voient dans l'augmentation des plafonds de production (et leur disparition programmée) une cause de la chute des prix, ce que réfute la Commission européenne.
AFP/VNA/CVN