À 04h08 GMT, le billet vert valait 92,66 yens, contre 93,59 yens vendredi soir. Cette poussée de la devise japonaise, néfaste pour les exportateurs, a calmé les ardeurs de la Bourse de Tokyo après un démarrage en fanfare.
À 04h08 GMT, l'indice Nikkei des valeurs vedettes perdait 20,60 points (-0,20%) à 10.513,14 points. Dans la matinée, il avait bondi de 2,21% et atteint son plus haut niveau en séance depuis le début de 2009.
"Nous accordons bien sûr beaucoup d'importance à la croissance économique, mais nous devons avant tout augmenter le revenu des individus", a souligné le futur Premier ministre et chef du PDJ, Yukio Hatoyama.
"Initialement, les marchés vont se sentir immensément soulagés que toutes ces incertitudes soient levées, et qu'au moins les 2 chambres du parlement soient à nouveau dominées par un seul parti", a expliqué à l'AFP Noriko Hama, économiste à la Doshisha Business School de Kyoto.
La hausse du yen "reflète l'optimisme entourant le nouveau pouvoir", jugent les économistes de Barclays Capital. "Mais les résultats sont en ligne avec les sondages et devraient déjà se refléter largement dans les prix du marché. Nous pensons donc que l'impact positif pour le yen sera limité".
Selon Richard Jerram, économiste chez Macquarie Securities, le programme du PDJ fait naître "des perspectives d'accélération de la croissance, mais son crédo économique de base n'est pas particulièrement amical envers les marchés".
"Après la mauvaise gestion prolongée du PLD, la politique économique devrait prendre un tournant quasi-socialiste délibéré", prédit-il.
Le programme de relance par la consommation du PDJ se heurte au scepticisme de nombreux économistes, qui s'interrogent notamment sur son financement alors que la dette publique japonaise atteint déjà 170% du PIB. Les milieux d'affaires ne sont pas non plus réputés très favorables à M. Hatoyama.
"Nous espérons que le PDJ (...) répondra en parti responsable aux attentes de la population", a prudemment déclaré le président de la puissante organisation patronale Nippon Keidanren, soutien traditionnel du PLD, Fujio Mitarai.
"Je ne pense pas que les grandes entreprises peuvent se permettre de donner l'impression de traîner les pieds, ou de s'opposer aux volontés d'un parti qui a recueilli un tel soutien populaire. Je suis sûre qu'elles s'accommoderont de la nouvelle situation politique", a cependant prédit Mme Hama.
AFP/VNA/CVN