L'UE à Washington pour parler de l'accueil d'anciens détenus de Guantanamo

Le commissaire européen Jacques Barrot et le ministre tchèque Ivan Langer, dont le pays préside l'Union européenne, ont demandé le 16 mars à Washington des "informations" dans l'éventualité où des pays européens accueilleraient d'anciens détenus de la prison de Guantanamo.

Les 2 hommes ont apporté une "liste de questions précises" au ministre américain de la Justice, Eric Holder, qu'ils ont rencontré le 16 mars, a expliqué à la presse M. Barrot, en charge des questions de justice à la Commission européenne. "Nous avions le mandat de ne pas négocier mais d'obtenir des informations", a précisé M. Langer, le ministre de l'Intérieur tchèque qui préside le conseil des ministres de l'Intérieur européen et a coordonné avec la commission cette série d'entretiens avec les autorités américaines.

L'Union européenne (UE) attend désormais les réponses de Washington sur l'engagement américain à ne pas répéter la douloureuse expérience de Guantanamo. M. Barrot a d'ailleurs précisé que la situation des prisonniers actuels de Bagram, en Afghanistan, avait été citée.

M. Barrot a évoqué l'élaboration avec le département d'État américain d'un protocole d'accord qui poserait "les principes qui doivent inspirer la politique de lutte antiterroriste et expliquer le changement du dispositif" américain en matière de détention et de techniques d'interrogations notamment.

Hier, les 2 représentants européens devaient poursuivre leurs entretiens avec la ministre américaine de la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, ainsi qu'avec des conseillers du président Barack Obama à la Maison Blanche. "C'est un problème américain", a insisté M. Barrot, rappelant que les Européens n'étaient pas "demandeurs" mais qu'ils étudieraient la demande américaine quand celle-ci sera formelle.

Barack Obama a signé le 22 janvier un décret prévoyant la fermeture de Guantanamo d'ici un an, et son gouvernement s'est attelé au réexamen des dossiers de chacun des quelque 245 détenus actuels.

Les États-Unis ne souhaitent pas renvoyer certains des détenus qui devraient être libérés dans leur pays d'origine où ils risquent des persécutions. C'est pourquoi l'administration Obama souhaite voir des pays tiers prendre en charge la réinsertion de ces hommes emprisonnés pendant 7 ans, parfois à tort.

Mais la tâche est ardue dans la mesure où le président Bush a présenté les détenus de Guantanamo comme les terroristes les plus dangereux, "les pires des pires".

Plusieurs pays européens se sont proposés pour accueillir d'anciens détenus, comme l'Espagne ou le Portugal. L'UE a annoncé fin février qu'il s'agirait d'une décision "exclusive" des pays membres mais que des restrictions à leur liberté de mouvement pourraient être imposées.

AFP/VNA/CVN

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