L'OSCE enverra des policiers dans "les semaines à venir" au Kirghizstan

Une mission de policiers de l'OSCE sera déployée dans "les semaines à venir" dans le Sud du Kirghizstan, théâtre de violences ethniques en juin, a indiqué le 17 juillet le directeur du Centre de prévention des conflits de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, Herbert Salber.

L'OSCE avait annoncé vendredi qu'un accord était intervenu avec le Kirghizstan pour déployer pour 4 mois dans le Sud de ce pays d'Asie centrale une force policière de 52 hommes et qui pourra être portée à 102 officiers de police, pour aider à la stabilisation de la région.

"Je pense que dans les semaines à venir nous allons voir arriver les premiers au Kirghizstan", a déclaré M. Salber, "je ne considère pas que l'OSCE travaille lentement à la mise en oeuvre de cette question", a-t-il ajouté. Il s'exprimait lors d'une réunion de hauts responsables diplomatiques des États membres de l'OSCE à Almaty, au Kazakhstan, pays qui exerce la présidence de l'organisation.

L'envoi de cette force chargée de conseiller et d'assurer le suivi de la police kirghize doit être validé par l'ensemble des États membres de l'OSCE et par le conseil permanent de l'organisation, dont la prochaine réunion est prévue le 22 juillet.

Les violences ethniques dans le Sud du Kirghizstan mi-juin ont fait 316 morts selon un bilan provisoire, mais les autorités kirghizes ont indiqué que le nombre total de victimes pourrait atteindre 2.000.

Les États-Unis ont pour leur part appelé le Kazakhstan à organiser au plus vite le déploiement de la force policière de l'OSCE à Djalal-Abad et Och, les 2 principaux foyers des affrontements. "Nous estimons que le Kazakhstan, en tant que président en exercice de l'OSCE, doit envoyer aussi vite que possible les officiers de police dans la région", a insisté le secrétaire d'État adjoint, James Steinberg.

Le ministre kazakh des Affaires étrangères, Kanat Saoudabaïev a lui assuré que la mission de policiers serait déployée "dans l'avenir le plus proche possible".

Les ministres français et allemand des Affaires étrangères, Bernard Kouchner et Guido Westerwelle avaient pour leur part appelé vendredi à une enquête de l'OSCE sur les affrontements ethniques.

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a elle aussi insisté à Almaty sur la nécessité d'une telle enquête, selon un communiqué diffusé le 17 juillet. "Les propositions qui sont actuellement sur la table (un groupe de conseil de policiers et une enquête internationale indépendante) doivent être mises en oeuvre", a-t-elle déclaré lors d'un dîner de travail vendredi, jugeant qu'il s'agissait d'une question de "crédibilité".

AFP/VNA/CVN

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