"J'espère bien que les sociétés allemandes qui ont une grande expérience en la matière vont participer à ce travail", a déclaré M. Medvedev à Ekaterinbourg (Oural) devant des patrons allemands et russes, en faisant allusion aux restructurations entreprises en Allemagne en 1990. "Compte tenu du partenariat stratégique dans le domaine économique, je pense que les perspectives en la matière ne sont pas trop mauvaises", a ajouté M. Medvedev, qui rencontrait Mme Merkel pour la cinquième fois cette année.
À cette occasion, une série d'accords ont été signés par des entreprises allemandes. À commencer par le conglomérat industriel allemand Siemens, qui a signé des protocoles d'accord pour moderniser 22 stations d'aiguillage d'ici à 2026 et fournir à la société des chemins de fer russes 240 trains régionaux dans les 10 ans à venir.
Siemens fournira aussi des éoliennes à la Russie, et son patron, Peter Löscher, qui faisait partie des 25 chefs d'entreprises accompagnant Mme Merkel, a aussi annoncé la participation du groupe au projet de Skolkovo, la "Silicon Valley" russe appelée à naître dans les environs de Moscou.
Premier partenaire commercial de la Russie, l'Allemagne a "encore beaucoup de potentiel" pour investir en Russie, a souligné Mme Merkel au cours d'une conférence de presse, en citant les secteurs de l'automobile et de l'énergie.
Les 2 pays ont engagé une vaste coopération dans le domaine de l'énergie, avec le projet de gazoduc Nord Stream sous la mer Baltique, dont le chantier a été inauguré début avril par M. Medvedev.
D'autres pays, comme la France ou l'Italie, vont aussi participer à la modernisation de l'économie russe, mais l'Allemagne figure "en tête de liste", a observé M. Medvedev, à la grande satisfaction de Mme Merkel.
Au cours de la conférence de presse commune, les 2 dirigeants s'appelant chacun par leur prénom ont insisté sur les très bonnes relations entre les 2 pays.
Quelque 6.000 entreprises allemandes opèrent en Russie, où le label "made in Germany" est très apprécié. M. Medvedev les a invitées à investir dans les sociétés russes dont la participation étrangère était jusqu'ici limitée. "Je m'attends à ce que les entreprises allemandes participent à la modernisation de sociétés auxquelles elles s'intéressent, compte tenu de ma décision de réduire le nombre d'entreprises stratégiques", a-t-il dit.
Par ailleurs, Mme Merkel a dit espérer que la Russie rejoigne l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un avenir proche et que l'Union douanière créée par Moscou avec le Bélarus et le Kazakhstan ne constitue pas un obstacle à cette adhésion.
Après la Russie, première étape de sa tournée, Mme Merkel devait se rendre en Chine, puis au Kazakhstan.
AFP/VNA/CVN