L'ONU veut éliminer le fait d'être apatride d'ici à 10 ans

Quelque 10 millions de personnes sont sans nationalité dans le monde, selon le HCR, l'agence des Nations unies en charge des réfugiés, qui veut éradiquer ce fléau "créé par l'homme" d'ici 10 ans.

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"Toutes les 10 minutes, un enfant apatride naît quelque part dans le monde", a déclaré Antonio Guterres, Haut-commissaire pour les réfugiés, décrivant cette situation comme étant "une grave anomalie inacceptable du XXIe siècle".

Des enfants de la communauté des musulmans Rohingyas dans un camp de déplacés ouvert dans la région de Sittwe, au Myanmar, en 2012.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans le cadre de cette campagne lancée mardi 4 ovembre, M. Guterres, ainsi que 20 célébrités ont publié une lettre ouverte dans laquelle ils relèvent que "l'apatridie peut signifier une vie sans éducation, ni soins de santé ou emploi formel, une vie sans liberté de mouvement, sans espoir ni perspective d'avenir".

Parmi les signataires figurent notamment l'actrice Angelina Jolie, l'archevêque émérite Desmond Tutu et la cantatrice Barbara Hendricks.

Cette lettre ouverte est une pétition lancée à la communauté internationale pour récolter dix millions de signatures en soutien à l'éradication de l'apatridie d'ici dix ans.

Le plan d'action du HCR présente 10 actions concrètes pour résoudre les situations d'apatridies existantes, éviter l'apparition de nouveaux cas, et mieux identifier et protéger les apatrides.

Parmi ces actions, le HCR demande que les États fassent en sorte qu'aucun enfant ne naisse apatride, et qu'ils assurent l'enregistrement des naissances.

Donner des certificats de nationalité

Le HCR demande aussi aux pays de donner les certificats de nationalité aux apatrides qui ont le droit de recevoir de tels documents.

Actuellement, 70% des nouveaux nés syriens, enregistrés dans des camps de réfugiés, sont considérés comme apatrides, a ajouté M. Guterres.

Les apatrides dont souvent des exclus durant toute leur vie, privés d'identité juridique à la naissance, privés d'accès à l'éducation ou à l'emploi, et "même privés de la dignité d'une sépulture officielle et d'un certificat de décès à leur mort", selon le HCR.

Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer le phénomène des apatrides :  les guerres ou les effondrements de pays.

Une convention internationale pour l'éradication de l'apatridie a été signée en 1961, mais 53 ans plus tard, le problème subsiste toujours.

Le rapport ne traite pas du cas des Palestiniens, considérés comme un "problème spécifique, qui doit faire l'objet d'une solution politique".

Albert Einstein (1879-1955) a été un apatride célèbre, entre 1896, quand il a renoncé à sa nationalité allemande, et 1901, lorsqu'il a été naturalisé suisse.

Le HCR demande aussi plus de "données adéquates" sur le nombre des apatrides. "Il est fréquent que les apatrides soient non seulement sans documents, mais également ignorés par les autorités et non comptabilisés", relève le HCR.

Certains États ont cependant résolu le problème de l'apatridie. Ainsi, suite à une décision de 2008 de la Haute Cour du Bangladesh, 300.000 apatrides parlant ourdou ont été reconnus comme des citoyens. Par ailleurs, depuis 2009, plus de 60.000 anciens citoyens soviétiques ont obtenu la nationalité du Kirghizstan et 15.000 celle du Turkménistan.

Au total, au cours des 10 dernières années, plus de 4 millions d'apatrides ont pu obtenir une nationalité ou la faire confirmer, grâce à des changements législatifs et politiques.

AFP/VNA/CVN

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