L'Italie confirme la fin de Mare Nostrum mais pas celle des sauvetages

L'Italie a confirmé vendredi 31 octobre la fin de l'opération Mare Nostrum, qui a permis de sauver des dizaines de milliers de migrants en Méditerranée, promettant toutefois de continuer à sauver des vies conformément aux "lois de la mer".

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"Mare Nostrum se termine", a affirmé devant la presse le ministre italien de l'Intérieur Angelino Alfano, précisant qu'à partir de samedi 1er novembre une nouvelle opération, européenne cette fois et baptisée Triton, prendrait le relais. Et, "il y aura une phase dans laquelle Mare Nostrum accompagnera Triton, qui durera deux mois", a également assuré le ministre italien de l'Intérieur
"L'Italie a fait son devoir", a-t-il ajouté, soulignant que le gouvernement de Rome avait dépensé quelque 114 millions d'euros pour financer cette opération, lancée en octobre 2013 après deux naufrages ayant fait plus de 400 morts près de l'île italienne de Lampedusa et de Malte.

Des migrants clandestins débarquent dans le port de Palerme après avoir été sauvés par les garde-côtes du "Fiorillo", qui participent à l'opération Mare Nostrum, le 20 octobre

Depuis, quelque 150.000 migrants, en provenance de Syrie, d'Érythrée ou d'autres pays d'Afrique ont été secourus grâce aux patrouilles de la Marine militaire italienne.
L'Italie avait lancé cette opération sans précédent dans l'urgence de la tragédie qui avait frappé Lampedusa, mais ne souhaitait pas la prolonger à long terme, faute de soutien de ses partenaires européens.
Plusieurs d'entre eux ont finalement accepté de contribuer à une nouvelle opération, baptisée Triton, qui prendra le relais à partir de samedi. Géré par Frontex, l'organisme européen chargé de la surveillance des frontières extérieures de l'Union européenne, elle sera limitée à la surveillance de la frontière extérieure de l'UE en Méditerranée.
"Pont vers l'Europe"

Les navires de la marine italienne engagés dans Mare Nostrum allaient au plus près des côtes libyennes d'où partent les embarcations de migrants, ce qui a été critiqué par plusieurs pays européens. Le plus explicite a été le ministre allemand Thomas de Maizière. "Mare Nostrum était prévue comme une mission de sauvetage, mais s'est avérée un pont vers l'Europe", a-t-il dénoncé.
Ce n'est pas l'opinion de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui ne croit pas que Mare Nostrum ait eu pour conséquence d'attirer davantage de migrants. Le Haut-commissariat pour les réfugiés des Nations unies (UNHCR) s'est dit de son côté "préoccupé" par la fin de Mare Nostrum, jugeant par la voix de son porte-parole à Genève, William Spinder, l'opération Triton "peu satisfaisante".
En dépit de Mare Nostrum, quelque 3.200 personnes ont péri en Méditerranée en 2014, selon l'OIM.
Trois associations, dont la section italienne d'Amnesty International et Médecins sans frontières, ont lancé un appel public vendredi 31 octobre pour que l'opération Mare Nostrum se poursuive.
"Les opérations de recherche et de secours limitées aux eaux sous juridiction italienne mettront en danger des milliers de vies si les zones en haute mer ne sont pas patrouillées", mettent ainsi en garde ces ONG.

AFP/VNA/CVN

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