"Nous avons besoin de faire respecter les lois mais le point le plus important est de replacer la santé, la prévention, les traitements au centre des politiques antidrogues. Ce n'est pas le cas dans beaucoup de pays", a déclaré le 11 mars M. Costa lors d'une conférence de presse en marge de la 52e session de la Commission des stupéfiants de l'ONU.
Cette réunion, à laquelle participent les ministres de la Justice et de l'Intérieur des 53 États membres de la Commission, a pour but d'évaluer les actions menées dans ce domaine lors de la dernière décennie et de proposer un nouveau plan d'action.
Une étude indépendante commandée par la Commission européenne (CE) a stigmatisé l'échec des politiques entreprises pour enrayer le fléau, et même d'avoir induit des effets néfastes.
M. Costa a reconnu que la lutte antidrogue avait indirectement conduit à la création d' "un marché criminel autour du trafic de drogue d'une valeur estimée de 300 milliards de dollars par an". Pour remettre la santé au coeur de la problématique, il s'est montré ouvert à un dispositif incluant des mesures de réduction des risques, comprenant notamment des traitements de substitution, une notion qui ne fait pas l'unanimité au sein de la communauté internationale.
Parlant au nom de la présidence semestrielle de l'Union européenne (UE), le ministre tchèque de l'Intérieur, Ivan Langer, a aussi soutenu la généralisation de telles mesures, "car elles ne protègent pas uniquement le consommateur de drogues mais toute la société".
D'une manière générale, M. Langer a plaidé pour l'adoption d'objectifs "atteignables et plus concrets" par la Commission des stupéfiants, qui, il y a 10 ans, avait prévu d'éradiquer le fléau ou de le réduire significativement.
AFP/VNA/CVN