M. Obama signera un décret révisant la politique de M. Bush en la matière, a dit un responsable sous le couvert de l'anonymat. Élu sur la promesse du changement, M. Obama continuera ainsi à défaire ce qu'à fait son prédécesseur, aux États-Unis comme à l'étranger.
Dans un pays où le débat est passionné, sa décision ne devait pas manquer d'être saluée par de nombreux scientifiques et condamnée par religieux et conservateurs pour lesquels la vie commence à la conception.
Les cellules souches embryonnaires proviennent de l'embryon humain dans les tout premiers jours du développement. Elles sont dites souches, parce qu'elles sont à l'origine de toutes les autres. Cette qualité fait d'elles, pour beaucoup, le meilleur espoir de soigner des pathologies, comme le diabète, la maladie de Parkinson ou la paralysie des blessés de la moelle épinière.
Mais l'embryon d'où elles sont prélevées est détruit, ce qui soulève de graves questions bioéthiques.
M. Bush, aux convictions religieuses et morales très profondes et traditionalistes, a interdit peu après son accession à la présidence en 2001 tout financement par l'État fédéral de la recherche sur les cellules souches de l'embryon. Il jugeait immorale la destruction de l'embryon, malgré le reproche qui lui était fait de retarder le traitement de certaines maladies et de privilégier l'idéologie par rapport à la science.
M. Obama estime, lui, que, malgré les avancées de la science, les cellules souches embryonnaires possèdent toujours un potentiel inégalé pour soigner toute une série de maladies.
"Je suis très favorable à ce qu'on étende la recherche sur les cellules souches", écrivait-il pendant sa campagne.
Il estimait que les restrictions imposées par M. Bush avaient "lié les mains à nos chercheurs" et désavantagé les États-Unis par rapport aux autres pays.
Il disait son intention d'abroger ces limitations, s'il était élu, tout en veillant à ce que la recherche soit soumise à un contrôle rigoureux.
Son programme de campagne indiquait que, quand il était sénateur de l'Illinois, il avait introduit un texte autorisant cette recherche dans l'État.
John Boehner, chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants et adversaire de M. Obama, a fait valoir dans un communiqué que, grâce à de récentes percées scientifiques, "la recherche sur les cellules souches peut réaliser tout son potentiel sans qu'on détruise des embryons humains vivants".
"L'argent du contribuable ne devrait pas servir à détruire d'innocentes vies humaines", a-t-il dit.
AFP/VNA/CVN