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Les secteurs les plus nuisibles seraient la finance, les énergies fossiles, les industries des pesticides, des plastiques, du tabac et de la publicité. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un "salaire doit être le reflet de sa contribution à la société et pas uniquement d'une capacité à créer du profit", a tranché le rapporteur spécial de l'ONU sur ce dossier, Olivier De Schutter, qui a présenté ses travaux vendredi 20 octobre devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
"Il est absurde que les emplois qui ont le plus de valeur pour les autres, notamment les gens pauvres, comme les métiers de services à la personne, de l'éducation, de la santé, soient parmi les moins bien payés, tandis que d'autres le sont si généreusement en dépit des dégâts sociaux et environnementaux qu'ils créent", a tempêté M. De Schutter.
"Il est temps de renverser les injustices" et de "mettre fin au scandale des salaires pour les pauvres", a encore plaidé ce juriste et diplomate belge.
M. De Schutter voudrait que les "gouvernements dressent une liste des professions socialement les plus utiles pour les rémunérer en conséquence, tandis que d'autres métiers devraient (voir leurs salaires) être plafonnés pour réduire leurs effets néfastes".
D'après lui, les secteurs les plus nuisibles seraient la finance, les énergies fossiles, les industries des pesticides, des plastiques, du tabac et de la publicité.
"Les gouvernements sont tellement obsédés par la création d'emplois qu'ils oublient que ceux-ci doivent être décents et protéger les travailleurs de la pauvreté", a déploré Olivier De Schutter lors d'un entretien téléphonique avec l'AFP.
Dans son rapport datant de juillet intitulé "Les travailleurs pauvres : une approche des salaires fondée sur les droits humains", M. De Schutter constate que "plus d’un travailleur sur cinq dans le monde vit dans la pauvreté".
De fait, "les gains de productivité se traduisent rarement par une revalorisation des salaires pour les travailleurs, notamment en raison de la propagation des formes atypiques d’emploi et de l’érosion des droits syndicaux", conduisant à la catégorie des "travailleurs pauvres".
Pour la première fois au XXIe siècle, les salaires dans le monde ont baissé en 2022 en moyenne de 0,9%, sans pouvoir suivre le rythme de l'inflation, pendant que les bénéfices des entreprises ont augmenté.
Résultat : un travailleur sur cinq sur la planète vit dans la pauvreté.
Ils sont 55% à être dans cette situation en Afrique, 6,3 millions aux États-Unis, et 8,5% des travailleurs dans l'Union européenne "risquent de tomber dans la pauvreté", selon le rapport de l'ONU.
AFP/VNA/CVN