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USA : l'inflation reste "trop élevée", martèle le président de la Fed

L'inflation aux États-Unis reste trop élevée, a déclaré jeudi 19 octobre le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, insistant sur la nécessité d'avancer "prudemment" pour ne pas nuire à l'économie, sans exclure toutefois de relever encore les taux si nécessaire.

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Dans un supermarché aux États-Unis.
Photo : AFP/VNA/CVN

Jerome Powell a par ailleurs souligné que "les tensions géopolitiques sont très élevées et posent des risques importants pour l'activité économique mondiale".

Son discours à l'Economic Club de New York a été retardé après l'irruption sur la scène de manifestants du groupe Climate Defiance, qui ont appelé à cesser le financement des énergies fossiles, selon les images diffusées par des médias américains.

"L'inflation est encore trop élevée, et quelques mois de bons chiffres ne sont que le début de ce qu'il faudra pour être certains que l'inflation baisse durablement vers notre objectif" de 2,0%, a souligné le président de la Fed.

Mais, a-t-il averti, "le chemin risque d'être semé d'embûches et de prendre du temps".

"Prudence"

L'inflation est restée stable sur un an en septembre aux États-Unis, à 3,7% sur un an, selon l'indice CPI publié par le département du Travail, mais a ralenti sur un mois, pour la première fois depuis mai. L'indice PCE, privilégié par la Fed, sera lui publié le 27 octobre, juste avant la prochaine réunion de l'institution, les 31 octobre et 1er novembre.

Jerome Powell n'a pas exclu la possibilité de relever encore les taux, en cas de "signes supplémentaires d'une croissance durablement supérieure à la tendance", ou si les tensions sur le marché du travail cessent de s'atténuer. Ces facteurs "pourraient (...) justifier un nouveau resserrement de la politique monétaire", selon lui.

Interrogé ensuite, il a précisé que selon lui, "les preuves ne montrent pas que la politique (monétaire) soit aujourd'hui trop restrictive". Ce qui laisse la porte ouverte à des hausses de taux supplémentaires.

Mais il a insisté, dans son discours, sur le fait que le comité de politique monétaire (FOMC), organe de décision de la Fed, "procède avec prudence", pour juguler durablement l'inflation, sans provoquer de récession.

La Fed a relevé ses taux à 11 reprises depuis mars 2022. Ceux-ci se trouvent désormais dans la fourchette de 5,25-5,50%, au plus haut depuis 2001.

La politique monétaire est à présent "restrictive", elle "exerce une pression à la baisse sur l'activité économique et l'inflation", a précisé Jerome Powell.

Cependant, les effets de ces actions mettent du temps à être visibles dans l'économie, et cela pourrait continuer à peser, a-t-il dit.

Cycle terminé 

Une station service aux États-Unis.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les économistes ont majoritairement lu dans les propos de Jerome Powell la fin des relèvements de taux. La quasi-totalité des acteurs du marché anticipent désormais un maintien des taux à leur niveau actuel lors de la prochaine réunion, selon l'évaluation de CME Group.

"La Fed a terminé son cycle de resserrement", a commenté Gergory Daco, chef économiste pour EY Parthenon, qui n'anticipe cependant pas de baisse avant juin 2024.

Un autre responsable de l'institution, Patrick Harker, président de la Fed de Philadelphie, a lui estimé que "nous sommes arrivés au moment où nous pouvons maintenir les taux au niveau auquel ils sont".

"Ne rien faire en ce moment équivaut à faire beaucoup. Tant que les taux restent restrictifs, nous continuons à faire pression à la baisse sur l'inflation et ramener les marchés à un meilleur équilibre", a-t-il détaillé, lors d'un discours jeudi à Philadelphie (Pennsylvanie).

À l'instar de Jerome Powell, il a estimé "qu'une politique monétaire résolue, mais patiente, nous permettra de parvenir à l'atterrissage en douceur que nous souhaitons tous pour notre économie".

Néanmoins, "nous ne tolérerons pas de réaccélération des prix. Je suis prêt à réviser mon point de vue et à agir en conséquence si je vois des signes de réinflation", a assuré Patrick Harker.

La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, le marché obligataire craignant que la Fed ne laisse les taux élevés pour une période de temps étendue, alors que les taux obligataires ont atteint un nouveau sommet depuis 2007.

AFP/VNA/CVN

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