La résolution demande également à tous les pays de ne pas reconnaître le régime militaire qui a pris le pouvoir par la force. L'Assemblée générale est "profondément préoccupée" par le coup d'État au Honduras et "gravement préoccupée" par la violation de l'ordre constitutionnel et des lois, indique la résolution.
La résolution a été adoptée par acclamation, en présence du président Zelaya, invité par le président de l'Assemblée générale D'Escoto Brokmann à s'adresser à cet organe onusien de 192 membres.
M. D'Escoto a convoqué lundi une session extraordinaire de l'Assemblée générale pour examiner la situation au Honduras. Plusieurs pays et groupes régionaux ont condamné le coup d'État au Honduras et demandé la restauration de l'ordre constitutionnel dans le pays. Le président désigné du Honduras, Roberto Micheletti, qui a remplacé Manuel Zelaya évincé du pouvoir dimanche, a signé un décret pour prolonger le couvre-feu jusqu'à demain matin, a déclaré son porte-parole Rene Zepeda Flores.
Peu après sa désignation dimanche au poste de chef de l'État, M. Micheletti a décrété un couvre-feu de 48 heures dans ce pays d'Amérique centrale.
Le 30 juin, les partisans de M. Zelaya continuent à manifester contre le coup d'État devant le palais présidentiel à Tegucigalpa au mépris du couvre-feu. La veille, 2 personnes ont été tuées lors de 2 incidents séparés survenus dans les protestations contre le nouveau gouvernement désigné.
Le Honduras a lancé le 30 juin un mandat d'arrêt contre M. Zelaya. M. Zelaya sera arrêté "immédiatement" s'il revient au pays, a déclaré le procureur général, Luis Alberto Rubi.
Depuis son exil, M. Zelaya a annoncé son intention de revenir aujourd'hui achever son mandat au Honduras, avec une délégation de l'Organisation des États américains (OEA) accompagnée par la présidente argentine Cristina Kirchner. M. Zelaya a souligné qu'il refuserait d'assumer un second mandat dans son pays si on le lui demandait. "Je vais assumer mon mandat jusqu'au 27 janvier" 2010, a déclaré le dirigeant, élu pour un seul mandat de 4 ans.
À New York, il devait "probablement" rencontrer des responsables du département d'État américain, mais aucun entretien avec le président Barack Obama n'est prévu, a indiqué la Maison Blanche. Les Etats-Unis ont toujours des installations militaires au Honduras, un pays pauvre de 7,5 millions d'habitants, utilisé comme base contre la guérilla en Amérique centrale dans les années 80.
Le net virage à gauche de M. Zelaya après son élection comme candidat de droite a hérissé une frange de la société hondurienne conservatrice. Avant la résolution de l'ONU, M. Zelaya avait d'ailleurs déjà obtenu un appui sans faille de ses alliés "gauchistes" de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Venezuela, Cuba, Nicaragua, Bolivie ou encore Equateur), qui ont rappelé leurs ambassadeurs.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a aussi jugé le 30 juin "urgent et nécessaire" pour les pays de l'UE de rappeler en consultations leurs ambassadeurs au Honduras.
XINHUA-AFP/VNA/CVN