Le président du Honduras, Manuel Zelaya, cherche un soutien international

Le président du Honduras, Manuel Zelaya, cherchait à obtenir le 29 juin un soutien international pour être rétabli dans ses fonctions, au lendemain de son éviction par la force unanimement condamnée dans le monde.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, les États-Unis, l'Union européenne et les organisations latino-américaines ont tous réclamé le retour à son poste de M. Zelaya, arrêté puis expulsé de son pays le 28 juin par des militaires sur ordre de la justice qui l'accuse d'avoir enfreint les lois du Honduras.

La Cour suprême avait auparavant jugé illégale la consultation populaire que le chef de l'État, élu pour un mandat de 4 ans non renouvelable, voulait organiser le 28 juin afin d'ouvrir la voie à une révision de la Constitution lui permettant de briguer un deuxième mandat le 29 novembre.

Les Nations unies ont convoqué une réunion d'urgence de leur assemblée générale à New York hier pour évoquer la crise dans ce pays de 7,5 millions d'habitants.

M. Zelaya est, lui, arrivé le 28 juin soir au Nicaragua pour un sommet extraordinaire de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba), bloc antilibéral fondé par le Venezuela et Cuba auquel il a fait adhérer le Honduras, et du Système d'intégration centraméricaine (Sica).

Roberto Micheletti, désigné président du Honduras par le Congrès après l'éviction de M. Zelaya, a mis en garde contre toute ingérence et en affirmant que son pays était prêt "à la guerre".

M. Micheletti a entamé les consultations en vue de la formation de son gouvernement provisoire, chargé de la transition jusqu'à la prise de fonctions du nouveau président élu fin janvier. L'ex-président du Congrès a également décrété un couvre-feu de 21h00 à 06h00 (locales) jusqu'à aujourd'hui.

Dans la capitale Tegucigalpa, les télévisions et radios publiques, favorables au gouvernement déchu, étaient toujours réduites au silence, tout comme la chaîne américaine CNN, depuis qu'elle a mis en doute la version officielle sur le retrait volontaire du président élu.

"Je n'ai jamais démissionné", a lui-même assuré M. Zelaya, après que le secrétaire du Congrès eut produit un document présenté comme sa lettre de démission. Huit de ses ministres ont également été arrêtés, dont celle des Affaires étrangères Patricia Rodas, accueillie hier au Mexique.

Le puissant syndicat des enseignants a appelé à des manifestations de soutien à Manuel Zelaya à partir d'hier dans toutes les villes du Honduras. Un Front populaire de résistance (FPR) a également été créé pour réclamer le retour du chef de l'État évincé.

AFP/VNA/CVN

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