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Des Kurdes syriens, fuyant leurs maisons de la banlieue de la ville d'Alep, arrivent à Tabaqah, dans la banlieue de Raqa, le 2 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous vivons dans un monde ravagé par des conflits violents, dont on ne ne voit pas le bout, qui brisent des vies et poussent les gens à fuir désespérément en quête de sécurité", a déploré le chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, dans un communiqué.
Le HCR cherche à obtenir 10,25 milliards d'USD l'année prochaine pour faire face aux crises qui s'intensifient.
Une conférence des donateurs à Genève a permis de récolter mardi 3 décembre 1,14 milliard d'USD de promesses gouvernementales - les engagements du secteur privé portant le total des promesses à 1,5 milliard d'USD.
"Le soutien résolu aux réfugiés et autres personnes déplacées de force manifesté aujourd'hui résonne comme un indispensable message de solidarité et d'humanité", a salué Filippo Grandi dans un discours. "Les promesses faites sont autant d'engagements à sauver des vies, rendre leur dignité et donner de l'espoir à des millions de personnes."
Selon le HCR, les déplacements forcés atteignent des "niveaux sans précédent", avec environ 123 millions de personnes déplacées dans le monde.
Plus de 139 millions de personnes déplacées de force pourraient avoir besoin de la protection et de l'assistance du HCR l'année prochaine, en raison de "l'aggravation des conflits, l'intensification des catastrophes naturelles et (des) crises en cours", a estimé l'agence.
"Les solutions durables restent toutefois inaccessibles pour beaucoup. Les réfugiés le sont en moyenne pendant 20 ans avant de retrouver leur foyer et la plupart des déplacés internes pendant plus d'une décennie", a-t-elle expliqué.
Bien que les engagements d'aide humanitaire soient "très fragiles", "nous ne pouvons pas nous permettre d'abandonner", a insisté M. Grandi.
Syrie, Liban Soudan
L'appel pour 2025 était inférieur d'un demi-milliard d'USD par rapport au budget 2024, qui n'est financé qu'à hauteur de 45%.
Les États-Unis sont en tête des contributeurs avec un engagement à 200 millions d'USD, suivis du Danemark et de la Suède.
Un échec du récent cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban, "extrêmement fragile", serait "vraiment catastrophique", a alerté Filippo Grandi.
En Syrie voisine, les opposants ont pris le contrôle d'une grande partie d'Alep, la deuxième ville du pays, et poursuivent leur offensive en direction de Hama.
"Nous sommes très préoccupés par l'impact de cette reprise du conflit en Syrie", a déclaré M. Grandi.
Plus de 400.000 réfugiés syriens au Liban ont été contraints de retourner en Syrie à cause des bombardements israéliens, tandis que de nombreux Libanais partis se réfugier en Syrie ont profité de cessez-le-feu pour rentrer.
"Les événements de ces dernières heures jettent le doute sur la pérennité de ces retours", a-t-il souligné, au sujet des violations du cessez-le-feu.
Le chef du HCR s'est également dit "très inquiet" de la situation au Soudan et a regretté de ne voir aucune solution se dessiner, près de 20 mois après le début de la guerre entre l'armée régulière et les paramilitaires.
Ce conflit "dévastateur" a entraîné le déplacement de plus de 12 millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, a-t-il indiqué, affectant particulièrement les femmes et les enfants.
"Viols, mutilations, tortures, enrôlement forcé d'enfants : toutes sortes d'abus sont perpétrés au Darfour", a-t-il dénoncé.
M. Grandi a également souligné "l’énorme impact humanitaire" de la tension en Ukraine.
Le premier bénéficiaire de l'aide du HCR en 2025 sera l'Ukraine, avec 550 millions d'USD, suivi du Liban, de l'Éthiopie, du Soudan, du Tchad, de la Syrie, de la Jordanie, de l'Ouganda, du Yémen et du Soudan du Sud.
AFP/VNA/CVN