L'OMS avertit de la menace de la grippe A (H1N1) pour les pays pauvres

La directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, a mis en garde à Copenhague contre les effets dévastateurs de la grippe H1N1 dans les pays pauvres.

La pandémie "mettra à rude épreuve la question d'équité", car "ce même virus qui provoque des perturbations gérables dans les pays riches, aura très certainement des effets dévastateurs" dans les pays en développement, a souligné Mme Chan.

Elle survient à "un moment où les disparités, à l'intérieur des pays et entre eux sont plus grandes que jamais au cours de l'histoire récente", dans le domaine des "revenus, de l'état de santé et du niveau des soins", a-t-elle indiqué, dans un discours au siège européen de l'OMS à Copenhague.

La faiblesse des capacités "coûte des vies" et "la pandémie actuelle va le démontrer une fois de plus de manière particulièrement évidente et tragique", a averti la responsable de l'OMS.

Elle a plaidé pour que la pandémie soit l'occasion d'"un tournant décisif" pour combler les disparités entre pays pauvres et pays riches.

Les pays pauvres "manquent d'établissements et de personnel de santé, connaissent des ruptures de stocks de médicaments essentiels et souffrent du manque de capacités de diagnostic et de laboratoires, et où une grande partie de la population n'a pas accès à l'eau salubre", a-t-elle rappelé.

Pour ces populations, "des conseils du genre +lavez-vous les mains+ ou +téléphonez à votre médecin+, ou encore +courrez aux urgences+ ne signifieront pas grand-chose", a-t-elle affirmé.

La grippe H1N1 a tué au moins 3.205 personnes depuis l'apparition du nouveau virus en mars-avril dernier, selon le dernier bilan de l'OMS.

Au total, l'OMS a eu connaissance de 277.607 cas avérés par des analyses en laboratoire, dont 49.000 en Europe, mais ce chiffre est bien en deçà de la réalité puisque les pays les plus affectés ne procèdent plus à des analyses systématiques.

La Commission européenne (CE) a demandé mardi aux États de l'Union européenne (UE) de réfléchir à réserver une partie de leurs vaccins à des pays en développement, dans le cadre des efforts pour lutter contre la pandémie.

"La possibilité de réserver pour les pays en développement une part des vaccins commandés par les États membres (de l'UE) devrait être sérieusement considérée", écrivent les services de la CE à la Santé, Androulla Vassiliou, dans un document passant en revue de possibles mesures à prendre.

Les fonds nécessaires pour venir en aide aux pays pauvres ne pourront toutefois pas être puisés dans les budgets existants destinés à l'aide humanitaire et au développement, précise la CE.

Si certains pays de l'UE ont déjà commandé suffisamment de doses de vaccins pour proposer 2 injections à toute leur population, d'autres n'ont passé aucune commande.

L'exécutif européen s'est donc également penché sur des formules d'achat en commun de vaccins pour aider les États européens démunis. Elle préconise finalement des commandes nationales groupées.

La CE "encourage aussi des échanges transfrontaliers" de vaccins, sur la base de ventes "à titre volontaire" au sein de l'UE.

Plusieurs essais cliniques menés récemment avec des vaccins expérimentaux contre le virus H1N1 ont démontré l'efficacité d'une seule dose chez les adultes. Cela pourrait donc libérer à l'avenir certains stocks commandés, selon l'hypothèse d'un besoin de 2 injections.

AFP/VNA/CVN

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