L'opération militaire, qui vise à chasser ces combattants islamistes liés à Al-Qaïda de la vallée de la rivière Swat et ses environs, à une centaine de km au nord-ouest d'Islamabad, s'est intensifiée depuis samedi dernier : l'armée a lancé l'assaut contre le chef-lieu du district de Swat, Mingora, vidée d'une grande partie de ses 300.000 habitants mais toujours partiellement aux mains des talibans.
"Environ 70% de Mingora est sous le contrôle de l'armée", a assuré un officier supérieur qui a requis l'anonymat. Lundi, le porte-parole de l'armée avait estimé qu'il faudrait encore 7 à 10 jours pour en reprendre le contrôle en totalité.
Le chef des talibans de Swat a ordonné à ses hommes de cesser de résister à Mingora et de s'en retirer pour mieux concentrer leurs combats dans les montagnes, avait assuré lundi leur porte-parole Muslim Khan. Il est toutefois très peu probable que l'armée, qui a promis de les "éliminer" et qui encercle la ville depuis plus de 2 semaines, les laisse s'échapper.
Des milliers de civils qui n'ont pas pu fuir les combats font face à une "catastrophe humanitaire", a estimé le 26 mai l'organisation internationale Human Rights Watch (HRW), qui appelle l'armée à les laisser partir.
Depuis le début de la vaste offensive de l'armée le 26 avril dans la vallée de la Swat et ses environs, près de 2,4 millions de personnes ont fui, se réfugiant soit dans des camps en lisière des zones de combats, soit en se dispersant dans tout le pays, selon l'ONU.
AFP/VNA/CVN