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Le nouveau Premier ministre a demandé une semaine pour pourvoir certains portefeuilles-clés, notamment ceux de la Défense et de l'Intérieur, postes qu'il occupera lui-même à titre intérimaire.
Malgré ce contretemps, il a obtenu l'aval du parlement sur son gouvernement de rassemblement, chargé de faire oublier les divisions nées sous l'exercice de Nouri al-Maliki. Ce dernier est accusé d'avoir contribué à la montée en force de l'EI dans ce pays majoritairement chiite en menant une politique autoritaire excluant la minorité sunnite.
Le nouveau Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce cabinet est chargé de faire front face à l'État islamique, le groupe jihadiste qui sera au cœur des discussions que le secrétaire d'État américain John Kerry tiendra à partir du 9 septembre au Moyen-Orient, où il entame une tournée à la veille de la présentation par le président américain Barack Obama de son "plan d'action" contre l'EI.
Face au danger représenté par les jihadistes, coupables de terribles exactions dans les larges pans de territoire qu'ils occupent en Irak et en Syrie, les États-Unis ont en effet enclenché la vitesse supérieure.
Washington, qui a entamé il y a un mois une campagne de frappes sur des positions de l'EI en Irak, entend bâtir une coalition internationale solide, à laquelle plus de 40 pays participeront d'une manière ou d'une autre et dont le but est de "se coordonner face à la menace posée par l'EI", selon une porte-parole de la diplomatie américaine.
Empruntant le vocabulaire utilisé le 7 septembre par le président Obama, la porte-parole a répété l'objectif des États-Unis : "affaiblir" et "vaincre" l'État islamique.
Si John Kerry doit se rendre notamment en Jordanie et en Arabie saoudite afin de discuter "de la situation en cours en Irak", les pays de la Ligue arabe ont déjà pris fermement position contre l'EI. Ils sont décidés à "prendre les mesures nécessaires pour affronter les groupes terroristes", dont l'EI, "au plan politique, idéologique et sécuritaire".
C'est notamment la décapitation des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff, enlevés en Syrie, qui a alarmé la communauté internationale et l'a poussée, États-Unis en tête, à envisager une alliance anti-EI.
Le cheikh d'Al-Azhar en Égypte, l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite, a qualifié ces jihadistes de "criminels qui souillent l'image de l'islam et des musulmans".
Double attentat suicide
Au Moyen-Orient, M. Kerry s'entretiendra également de "la manière de soutenir davantage la sécurité et la stabilité" du tout jeune gouvernement irakien.
Le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, était de son côté le 8 septembre à Ankara, où il a rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays partage une frontière avec l'Irak.
La communauté internationale attend beaucoup du nouveau gouvernement irakien car ce cabinet aura notamment la lourde tâche d'enrayer les avancées des jihadistes et de récupérer le terrain perdu en juin, lorsque l'armée fédérale avait été mise en déroute par l'offensive fulgurante des jihadistes, qui ont pris le contrôle de larges pans de territoires au Nord du pays.
Plaçant fermement son gouvernement sous le signe de l'unité, M. Abadi s'est engagé dès le 8 septembre devant le parlement à régler les différends entre le gouvernement central et la région autonome du Kurdistan (Nord).
Sur le terrain, au moins 18 personnes ont été tuées et plus de 50 blessées le 8 septembre dans un double attentat suicide et des affrontements lorsque des hommes armés ont lancé un assaut contre Dhoulouiya, à 90 km au nord de Bagdad.
AFP/VNA/CVN