L'inflation japonaise décélère à 3,1% en février

L'inflation au Japon a ralenti pour la première fois depuis plus d'un an en février, selon des chiffres annoncés vendredi 24 mars, alors que l'effet des mesures du gouvernement pour alléger les factures d'énergie des ménages commençait à se faire ressentir.

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Dans un supermarché à Tokyo. 
Photo : Kyodo/VNA/CVN

La décélération de l'inflation à 3,1% (hors produits frais) est conforme aux attentes des économistes du consensus de l'agence Bloomberg, après une flambée de 4,2% en janvier, un plus haut depuis 1981. Elle est en partie due à un effet de comparaison à l'année précédente, quand les prix à la consommation commençaient à décoller dans le pays, après avoir oscillé depuis les années 1990 entre reflux et augmentation timide.

L'inflation japonaise, qui a progressé tout au long de 2022, est surtout liée à la flambée des tarifs de l'énergie dans le sillage de la crise en Ukraine, qui a aussi alourdi la facture de produits alimentaires et de biens durables.

Face à cette situation, le Premier ministre nippon Fumio Kishida avait annoncé en octobre dernier un plan de relance comprenant des mesures pour alléger les factures d'électricité et de gaz des Japonais. Elles se sont ressenties en février : si l'on exclut également les dépenses énergétiques, les prix à la consommation ont ainsi subi une augmentation plus conséquente de 3,5% sur un an, contre +3,2% en janvier.

Hausse des prix

L'inflation dans l'archipel dépasse depuis avril dernier l'objectif de la Banque du Japon (BoJ) de 2% hors produits frais, mais cette hausse des prix, surtout importée, ne satisfait pas l'institution, qui estime qu'elle n'est pas entretenue par une croissance et des hausses de salaires suffisantes.

Son gouverneur sortant Haruhiko Kuroda, qui doit céder la place en avril, a poursuivi pendant dix ans une politique monétaire ultra-accommodante pour atteindre cet objectif. Son successeur, l'économiste Kazuo Ueda, a estimé devant le Parlement japonais que la politique de la BoJ était "appropriée" pour l'heure, mais beaucoup d'observateurs parient sur une altération à terme de cette politique face à l'inflation sous-jacente.

"En enlevant les effets des subventions du gouvernement, la pression inflationniste reste forte malgré tout, particulièrement pour les biens alimentaires importés et les repas à l'extérieur", a ainsi relevé Yuki Masujima de Bloomberg Economics.

Mi-janvier, la BoJ avait légèrement relevé sa prévision d'inflation au Japon pour l'exercice en cours 2022/23 (qui s'achèvera le 31 mars), à 3% contre 2,9% précédemment, mais laissé inchangée sa perspective pour 2023/24, à 1,6%. Elle avait aussi rehaussé sa prévision d'inflation pour 2024/25 à 1,8% contre 1,6% auparavant.

APS/VNA/CVN

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