>> Lagarde promet de faire "tout ce qu'il faudra" pour rétablir la stabilité des prix
>> La BCE frappe fort sur les taux, malgré les turbulences bancaires
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, le 16 mars à Francfort. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les turbulences financières liées aux récentes défaillances de plusieurs banques ont engendré de "nouveaux risques à la baisse" pour l'économie, a déclaré Mme Lagarde lors d'un forum à Francfort.
"Face à des chocs qui s'accumulent et à une géopolitique changeante, le degré d'incertitude devrait rester élevé", a-t-elle ajouté
Le scénario de l'institution d'un retour de l'inflation vers 2% en 2025, s'il se confirme, montre qu'il y a "du chemin à faire pour contenir les pressions inflationnistes", a souligné la présidente de la BCE.
La BCE a remonté ses taux d'intérêt à une vitesse inédite, les relevant de 350 points de base depuis juillet dernier, pour tenter de contenir une inflation ayant atteint un pic supérieur à 10% en octobre, dans le sillage de la crise en Ukraine.
"Toutefois, l'inflation demeure forte et l'incertitude quant à son évolution s'est accentuée", nécessitant d'avoir "une stratégie robuste pour la période à venir", a martelé l'ancienne ministre de l'Économie.
Le pari d'un retour à la stabilité des prix, définie par un taux d'inflation de 2% à moyen terme, est encore loin d'être gagné : les tensions sur les prix "se sont répandues" avec une inflation "sous-jacente", excluant les secteurs de l'énergie et de l'alimentation, qui oscille actuellement "entre 4 et 8%", selon Mme Lagarde.
Il était donc nécessaire de porter les taux à des niveaux "suffisamment restrictifs, afin de freiner la demande", selon Lagarde. Ce processus "ne commence à prendre effet que maintenant", a-t-elle prévenu.
Pour la suite du resserrement des vannes du crédit, la BCE a abandonné son discours sur les anticipations de ses actions, et veut se fier aux données du moment quand elle réunira son Conseil des gouverneurs.
"Autrement dit, ex ante, nous ne nous engageons ni à continuer d'augmenter les taux, ni à mettre fin aux hausses", selon Mme Lagarde.
Une certitude selon elle, "il n'y a pas de contradiction entre la stabilité des prix et la stabilité financière". Celle-ci n'est d'ailleurs pas menacée pour le moment en zone euro, selon de nombreuses déclarations des autorités financières et responsables politiques.
AFP/VNA/CVN