Le Vietnam connaît un retard en la matière par rapport à d'autres pays. La carence de l'approvisionnement national amène les fabricants domestiques à importer des équipements et accessoires en entraînant la majoration du prix des marchandises et limitant leur compétitivité. Avis des professionnels…
* Nguyên Van Thu, président de l'Association des entreprises mécaniques du Vietnam (VAMI)
À mon avis, les entreprises vietnamiennes sont complètement capables de fabriquer des produits de qualité tant pour la production industrielle nationale que pour l'exportation. Il y a 10 ans, la construction d'un navire de 3.000 tonnes restait un rêve. Maintenant, le pays recense 28 chantiers navals et 50 usines auxiliaires de cette construction. Résultats : la mise à flot de navires de plusieurs centaines de tonnes. Des projets d'envergure (centrale thermoélectrique élargie Uông Bi, centrales de Cà Mau, de Nhon Trach) reçoivent des équipements fabriqués localement. Dans les politiques de développement industriel du Vietnam pour 2020, la mécanique est une des 5 priorités de l'industrie auxiliaire et a pour tâches : assister les établissements de sous-traitance et attirer davantage de capitaux étrangers. J'affirme que l'industrie du pays et la mécanique en particulier ont enregistré de nombreux progrès. Mais, pour que ce secteur avance, on a besoin de politiques de l'État sur les prêts, la gestion et l'export de marchandises.
* Lê Quôc An, président du Groupe de textile et de confection du Vietnam (Vinatex)
Actuellement, le développement de l'industrie auxiliaire se pose comme un impératif du secteur de textile et de confection en contribuant à accroître sa valeur et son efficacité de production, entraînant l'essor d'autres domaines (production cotonnière, de tissu…). Les projets en la matière doivent être déployés du ressort central à local. Les localités doivent soutenir le développement des zones industrielles dans ce domaine. De plus, la Banque de développement du Vietnam devrait épauler les entreprises pour déployer ces projets. L'an dernier, le secteur du textile et de la confection a récolté de bons succès avec 9,1 milliards de dollars d'exportations. Le taux de matières premières nationales est de 44%. Pour l'année en cours, les objectifs sont 10,5 milliards de dollars d'exportations et 50% de taux de fabrication domestique. Vinatex, pour sa part, produit 90% du coton du pays et répond à 50% de la demande nationale. Il coopère avec le Groupe du gaz et du pétrole dans l'élaboration d'un projet de production de fibres synthétiques à Hai Phong (Nord).
* Michael Pease, directeur général de la compagnie Ford Vietnam et vice-président de l'Association des producteurs automobiles vietnamiens (VAMA)
L'industrie auxiliaire du Vietnam ne satisfait pas encore les demandes des fabricants multinationaux en termes de qualité, de coût et de temps de livraison. Le développement du secteur est nécessaire afin d'agrandir le taux de fabrication domestique et d'élever la compétitivité. Les compagnies membres de VAMA, quant à elles, font tout leur possible pour fabriquer de nombreux accessoires et véhicules sur place. VAMA continue de contribuer activement au développement de l'industrie auxiliaire du pays. Ses membres encouragent toujours l'aide aux nouveaux fournisseurs d'équipements dans tous les secteurs. À mon avis, il faut mobiliser les ressources humaines pour développer le marché et l'industrie auxiliaire avant 2018.
* Hiroyuki Moribe, représentant en chef de l'Organisation de promotion commerciale du Japon (Jetro) à Hanoi
Je pense que les entreprises vietnamiennes ne produisent pas de marchandises aux normes japonaises. En 2007, la planification globale de l'industrie auxiliaire a été adoptée. Cependant, selon l'ambassadeur japonais au Vietnam, Sakaba, le Vietnam ne concrétise pas encore les objectifs. Dans l'initiative commune Japon-Vietnam, le Japon a proposé au gouvernement vietnamien ses avis sur l'industrie auxiliaire pour déployer le plan d'action concret en la matière. Jetro organise annuellement l'exposition autour de ce secteur à Hanoi et Hô Chi Minh-Ville afin que des entreprises vietnamiennes aient des occasions de négociations et de coopération avec leurs homologues japonais.
* Nguyên Thi Thuc Oanh, directrice générale adjointe chargé d'import-export de l'eurl des chaussures de Thuong Dinh
À ce jour, le développement de l'industrie auxiliaire dans le secteur du cuir et des chaussures reste faible. La fabrication sur place du cuir représente seulement 30%, celle du tissu pour l'empeigne des chaussures de 70%, celle des semelles et du talon de 60%. Le pays n'a pas construit de marché stable et d'envergure, permettant l'approvisionnement des matières premières. Les entreprises nationales ne sont capables de fabriquer certains matériaux qu'en quantité modeste. À mon avis, pour doper l'industrie auxiliaire et répondre à la demande du secteur, il faudrait renforcer les liens entre fabricants, et avec les distributeurs. De plus, la nécessité est de construire des zones industrielles des matières premières et des centres commerciaux. Dans le temps à venir, le secteur du cuir et des chaussures du pays pourra se charger de 3 nouvelles phases de production (conception et développement des produits, production de matières premières et certification de qualité des produits).
Bao Trân/CVN