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La catastrophe ferroviaire mortel se produit dans l'État d'Odisha (Est de l'Inde), le 2 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un lycée, proche du site de la tragédie, a été transformé en morgue de fortune où les autorités accompagnent les familles pour tenter d'identifier des êtres chers.
Les premières conclusions de l'enquête n'ont à ce stade pas été rendues, mais le Times of India, citant un rapport d'enquête préliminaire, a indiqué dimanche qu'une "erreur humaine" de signalisation pourrait avoir causé la collision entre trois trains.
Le Coromandel Express, reliant Calcutta à Madras, avait reçu le feu vert pour circuler sur la voie principale mais a été dérouté sur une voie où se trouvait déjà un train de marchandises, selon le journal.
Le train de passagers a alors percuté à une allure d'environ 130 km/h le convoi de marchandises. Trois wagons sont tombés sur la voie adjacente, heurtant l'arrière d'un train express qui assurait une liaison entre Bangalore et Calcutta. C'est cette collision qui a provoqué le plus de dégâts, ajoute le Times.
Au moins 288 personnes ont ainsi péri dans le drame et plus de 900 autres ont été blessées. Mais le bilan pourrait être beaucoup plus lourd et atteindre 380 morts, selon le directeur général des services d'incendie de l'État d'Odisha, Sudhanshu Sarangi.
"Nous comptons ici 179 corps, et seulement 45 ont pu être identifiés", a déclaré samedi 3 juin Ranajit Nayak, directeur adjoint de la police ferroviaire.
Identification des corps
Selon Arvind Agarwal, responsable de la morgue provisoire, les corps sont "pour la plupart, méconnaissables" après plus de 24 heures d'une chaleur torride.
M. Agarwal a d'ores et déjà prévenu les familles qu'elles devraient probablement se soumettre à des tests ADN pour aider à l'identification des cadavres.
Des secouriste sur les lieux de l'accident ferroviaire à Balasore (Est de l'Inde), le 3 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les opérations de recherche et sauvetage des victimes étant désormais achevées, l'heure est également aux questionnements sur le déroulement précis des événements survenus vendredi soir 2 juin.
"Aucun responsable" de l'accident ne sera épargné, a promis le Premier ministre indien Narendra Modi, qui s'est rendu samedi 3 juin sur les lieux de la catastrophe et a rencontré des blessés à l'hôpital.
"Je prie pour que nous sortions de ce triste moment le plus rapidement possible", a-t-il déclaré à la chaîne publique Doordarshan.
La tragédie s'est déroulée près de Balasore, à environ 200 km de Bhubaneswar, la capitale de l'État d'Odisha, dans l'Est de l'Inde.
"Efforts héroïques"
Après la collision, "les gens criaient, appelaient à l'aide", a raconté à une chaîne de télévision indienne Arjun Das, un survivant. Les passagers ont été projetés de leurs couchettes, "il y avait des blessés gisant partout à l'intérieur des wagons et le long des voies", a-t-il ajouté, soulignant vouloir "oublier les scènes" auxquelles il a assisté.
Hiranmay Rath, un étudiant dont la maison se trouve près de la voie ferrée, s'est précipité pour aider. Ça a été comme si "le ciel nous tombait dessus ou bien que la terre se fissurait".
En quelques heures, il dit avoir vu plus "de mort et de détresse" qu'il ne pouvait imaginer. "Imaginez vous en train de regarder - ou d'extraire - le corps écrasé d'une personne, un bras ou une jambe coupés".
Après le pape François et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres notamment, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a présenté ses "sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes", saluant "les efforts héroïques des premiers intervenants et du personnel médical".
À ce stade, cet accident ferroviaire est le plus meurtrier en Inde depuis 1995, quand deux trains express étaient entrés en collision à Firozabad, près d'Agra, qui abrite le Taj Mahal, faisant plus de 300 morts.
L'Inde a connu nombre d'accidents de train meurtriers mais la sécurité s'est pourtant améliorée ces dernières années à la faveur de nouveaux investissements et d'améliorations technologiques.
Le plus meurtrier de l'histoire du pays reste celui du 6 juin 1981 quand, dans l'État de Bihar (Est), sept wagons d'un train qui traversait un pont étaient tombés dans le fleuve Bagmati, faisant entre 800 et 1.000 morts.
AFP/VNA/CVN