"À 16h20 (07h20 GMT), nous avons démarré un système de circulation d'eau (propre)" pour arroser les réacteurs, a déclaré un porte-parole de la société Tokyo Electric Power (Tepco).
Quelque 100.000 tonnes d'eau hautement radioactive se sont accumulées dans les bâtiments des réacteurs et des turbines de Fukushima Daiichi depuis le séisme et le tsunami du 11 mars, car Tepco doit injecter environ 500 tonnes d'eau chaque jour pour empêcher le combustible nucléaire de chauffer.
Afin d'évacuer ces effluents et les réutiliser dans le système de refroidissement de la centrale, une usine de décontamination a été construite en un temps record avec des équipements du groupe nucléaire français Areva et de la société américaine Kurion.
"Cela fonctionne comme un système de circulation d'eau qui refroidit les réacteurs" , a expliqué le porte-parole de Tepco, en soulignant qu'il s'agissait d'une étape vers la stabilisation du combustible en dessous de la température des 100 degrés Celsius.
L'usine est capable de décontaminer 50 tonnes d'eau par heure, soit 1.200 tonnes par jour, en divisant la radioactivité par un facteur de 1.000 à 10.000 fois.
La présence de cette énorme quantité d'eau très contaminée empêche les ouvriers de pénétrer dans les installations et procéder aux travaux nécessaires pour rétablir un circuit de refroidissement stable.
Pour l'instant, Tepco a mis en place un réseau provisoire de canalisations et de pompes reliées aux quatre réacteurs accidentés, sur les six que compte la centrale. Le recyclage du liquide décontaminé dans ce réseau va permettre de ne plus injecter d'eau supplémentaire et de faire ainsi baisser le niveau des effluents pollués dans les bâtiments.
Selon l'opérateur, plus de 80% de l'eau utilisée le 27 juin pour refroidir le combustible provenait de l'usine de décontamination.
Areva a précisé que depuis sa mise en route le 17 juin au soir, l'installation a réussi à traiter plus de 6.000 tonnes d'eau hautement polluée.
"Il a fallu quelque temps avant de pouvoir traiter de façon stable l'eau des rejets. Cela a entraîné des retards dans l'utilisation du système de recyclage pour le refroidissement" , a reconnu Goshi Hosono, conseiller du gouvernement chargé de la crise nucléaire. "En tablant sur des retards et des problèmes, nous voulions démarrer ce circuit de refroidissement d'ici à la fin du mois. Je suis soulagé d'y être parvenu" .
M. Hosono a ajouté que Tepco travaillait toujours à la mise en place d'un système capable de refroidir de façon stable les réacteurs d'ici à janvier. "Nous pensons que nous avons fait un pas de plus vers cet objectif" .
AFP/VNA/CVN