La réunion du Comité central du Fatah et du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), sous l'autorité de M. Abbas, a porté sur les préparatifs en vue de l'adhésion à l'ONU d'un État de Palestine basé sur les frontières de juin 1967 (soit la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est).
"Il y en a évidemment qui disent encore que notre décision d'aller à l'ONU est une tactique et une manœuvre de notre part" , s'est défendu le président palestinien. "Mais nous considérons que c'est une mesure indispensable en cas d'échec des négociations" , a ajouté M. Abbas en soulignant explicitement que "jusque-là il n'y a pas eu de plan politique acceptable pour une reprise des négociations" de paix avec Israël "sur la base des résolutions internationales, la solution à deux États et l'arrêt de la colonisation" .
"Nous avons donc pris la décision d'aller en septembre à l'ONU pour obtenir le statut de membre à part entière pour l'État de Palestine dans cette organisation internationale" , a insisté le chef de l'Autorité palestinienne.
Les États-Unis et plusieurs pays européens, comme l'Allemagne et l'Italie, alliées d'Israël, sont opposés à une telle démarche. D'autres, comme la France et l'Espagne, gardent leur option ouverte, ayant laissé entendre qu'ils pourraient éventuellement reconnaître un État palestinien.
La communauté internationale veut croire à la reprise du processus de paix, au point mort depuis septembre 2010, et exerce une certaine pression sur les Palestiniens et les Israéliens, mais jusqu'à présent en vain.
Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a évoqué le 26 juin la tenue en juillet à Washington d'une réunion du Quartette (États-Unis, Russie, Union européenne, ONU) sur le Proche-Orient, affirmant que la proposition de Paris d'une conférence de paix n'était pas enterrée. "Le 11 juillet (...), il va y avoir une réunion à Washington du Quartette pour, à partir du discours de (Barack) Obama et de la proposition française, appeler les parties à se réunir" , a déclaré M. Juppé.
Le président Barack Obama s'est prononcé le 19 mai pour la première fois en faveur de pourparlers pour un État palestinien sur la base des lignes de 1967, moyennant des échanges de territoires négociés avec Israël, ce qu'a rejeté Israël.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a affirmé le 26 juin que la demande de reconnaissance à l'ONU n'entrave pas le processus de paix mais le complète : "Nous estimons qu'il n'y a pas de contradiction entre ces deux demandes" .
"Il est temps que la communauté internationale approuve l'adhésion d'un État palestinien à l'ONU selon les lignes de 1967. Cette mesure est inévitable si elle veut préserver le processus de paix ainsi que (...) la stabilité et la paix dans la région" , a plaidé M. Erakat qui a déploré "le refus injustifiable de l'administration américaine" .
Lors de leur réunion, les dirigeants de l'OLP et du Fatah ont aussi abordé le dossier de la réconciliation avec le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, qui achoppe sur le nom du prochain Premier ministre chargé de diriger un gouvernement non partisan jusqu'aux élections palestiniennes prévues l'an prochain.
Le Hamas refuse "catégoriquement" que l'actuel Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Salam Fayyad, candidat du président Abbas, prenne les rênes du cabinet de transition.
En ouvrant la réunion à Ramallah le 26 juin, le président Abbas s'est déclaré toujours "déterminé" à aller à Gaza pour discuter de la réconciliation : "Depuis longtemps, je dis que j'irai à Gaza et maintenant je répète que je suis déterminé à aller à Gaza et ce sera une surprise pour tout le monde" .
AFP/VNA/CVN