Le Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion, basé à Benghazi (Est), se prépare à s'installer à Tripoli, désormais sous "le contrôle quasi-total" des opposants, a annoncé son président Moustapha Abdeljalil.
Dans la nuit, les opposants, qui ont lancé une offensive le 20 août sur la capitale, ont atteint la place Verte, un lieu symbolique où les partisans du régime avaient l'habitude de se rassembler et que les opposants ont rebaptisée "place des Martyrs". Pour autant, les affrontements se sont poursuivis le 22 août dans la capitale où des témoins ont fait état d'accrochages dans plusieurs quartiers du centre-ville, notamment du côté du port, et de la présence de tireurs embusqués pro-régime sur le toit d'immeubles.
Selon une source militaire rebelle, des "tireurs embusqués ont visé la place des Martyrs", vers laquelle des dizaines d'opposants, dans des camions, pick-up et voitures, ont convergé en milieu de journée.
Des tirs sporadiques étaient entendus dans l'après-midi dans plusieurs quartiers. Des combats avaient lieu autour de la résidence de Mouammar Kadhafi à Bab Al-Aziziya. Le colonel Kadhafi serait encore dans sa résidence, a indiqué une source diplomatique.
Dans le même temps, des affrontements ont été signalés dans les villes d'Al-Aziziya (50 km au sud de Tripoli) et d'Al-Khoms, à mi-chemin entre la capitale et Misrata (Est).
Deux fils de Kadhafi arrêtés
Des opposants se sont infiltrés dans la capitale en arrivant par la mer de l'enclave côtière de Misrata, à 200 km à l'est, tandis que d'autres venant de l'Ouest ont réussi, après de violents accrochages, à entrer dans Tripoli le 21 août.
Quelques heures auparavant, le colonel Kadhafi avait appelé ses partisans à "nettoyer" la capitale, dans son troisième message sonore en moins de 24h. Le 21 août, il avait déjà martelé qu'il ne se rendrait pas et sortirait "victorieux" de la bataille de Tripoli.
Le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, a annoncé que Seif al-Islam, un fils de Kadhafi, présenté dans le passé comme le futur successeur de son père et qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes contre l'humanité, avait été "arrêté". Les opposants ont également arrêté un autre fils de Kadhafi, Mohamed, ont-ils indiqué.
Sur le plan diplomatique, la France a proposé une réunion du groupe de contact sur la Libye la semaine prochaine à Paris.
La Chine a déclaré "respecter le choix du peuple libyen et espère un retour rapide de la stabilité en Libye" alors que la Russie a dit attendre un transfert "imminent" du pouvoir aux opposants.
AFP/VNA/CVN