"L'Iran a proposé aux Six de se rencontrer à Istanbul le 23 novembre ou le 5 décembre", a indiqué un diplomate européen sous couvert de l'anonymat.
Une porte-parole de la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, avait auparavant déclaré que l'Iran avait formellement proposé à Mme Ashton des dates possibles pour une reprise des négociations nucléaires.
Les Six (ou 5 + 1, soit les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne) avaient proposé que la rencontre ait lieu à Vienne du 15 au 18 novembre et qu'elle porte sur le programme nucléaire iranien et sur "toute autre question pertinente pour la discussion".
"Nous allons discuter des détails et des propositions (iraniennes) avec nos partenaires des Six (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) et nous donnerons une réponse à Jalili dans les prochains jours", avait indiqué la porte-parole de Mme Ashton.
L'Iran avait demandé dimanche que la reprise des négociations avec les grandes puissances autour du dossier nucléaire iranien controversé, interrompues depuis un an, ait lieu en Turquie, considérée par Téhéran comme un allié dans ce dossier.
"Au cours des derniers jours, nous avons informé nos amis turcs que nous sommes d'accord pour mener les négociations en Turquie", avait déclaré le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki lors d'une conférence de presse.
La Turquie a donné son accord de principe pour accueillir les négociations, ont déclaré dimanche des sources diplomatiques turques.
L'Iran et les Six ont affirmé le mois dernier leur volonté de reprendre les discussions pour tenter de régler le conflit autour du dossier nucléaire iranien, interrompues en octobre 2009 après le rejet par l'Iran d'une offre d'échange de combustible nucléaire.
En demandant que les négociations aient plutôt lieu en Turquie, Téhéran cherche à impliquer dans les négociations un pays considéré comme allié pour contrebalancer le poids des pays occidentaux, selon les médias iraniens.
Ankara a cosigné en mai, avec le Brésil, une contre-proposition iranienne d'échange du combustible nucléaire avec les grande puissances, prévoyant l'envoi "en dépôt" en Turquie de 1.200 kg d'uranium faiblement enrichi en attendant qu'il soit échangé contre du combustible produit par la Russie et la France pour le réacteur de recherche de Téhéran.
Cette proposition a été ignorée par les grandes puissances, qui ont estimé que Téhéran cherchait à gagner du temps pour éviter de nouvelles sanctions internationales.
La Turquie et le Brésil ont ensuite voté contre une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée le 9 juin et renforçant les sanctions contre l'Iran, soupçonné par la communauté internationale de chercher, malgré ses démentis, à se doter de l'arme nucléaire.
L'Iran a réaffirmé le 9 novembre que la question d'un éventuel échange de combustible nucléaire avec les grandes puissances devait être traitée séparément des discussions sur le programme atomique iranien.
AFP/VNA/CVN