Les JO du photographe Raymond Depardon s’affichent en grand dans Paris

À l'occasion des Jeux olympiques (JO) et paralympiques, la ville de Paris et sa banlieue affichent sur leurs murs des clichés du grand photographe Raymond Depardon. Des moments historiques capturés durant quatre éditions des Jeux d'été, de 1964 à 1976.

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Raymond Depardon a couvert les Jeux olympiques de 1964 à 1980. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Comment capturer en une fraction de seconde le poing levé de l’athlète noir américain Lee Evans ou la perfection d’une gymnaste comme Nadia Comaneci... Le photographe Raymond Depardon a évoqué avec l’AFP quelques-uns de ses JO dont les clichés s’affichent en grand à Paris.

"Un verre de champagne", "une Palme d’or", "un vrai cadeau", confesse avec émotion l’octogénaire, à qui la capitale française rend hommage par un parcours photographique XXL à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques qui doivent débuter le 26 juillet.

Lutter contre le racisme

Au total, 16 photos géantes ont été installées entre Montrouge et Saint-Denis, en banlieue parisienne, ainsi qu’au cœur de Paris et sur plusieurs tronçons du périphérique.

Huit d’entre elles ont été réalisées à l’argentique et en noir et blanc par Raymond Depardon, 81 ans, entre 1964 et 1976, lors des JO d’été de Tokyo, de Mexico (1968), de Munich (1972) et de Montréal (1976).

Huit autres sont des portraits d’athlètes engagés aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris cet été. Elles ont été réalisées par son fils, Simon, en couleur et en numérique.

Tout près de l’Hôtel de Ville, où des panneaux électoraux rappellent les élections législatives anticipées, trône un immense portrait de l’athlète Lee Evans levant le poing aux JO de Mexico de 1968 en signe de lutte contre le racisme à l’égard des athlètes afro-américains.

Comme d’autres clichés réalisés à une époque où l’argentique ne pardonnait rien et "où les JO c’était une seconde, deux secondes, une tierce de seconde", selon le photographe, ce portrait a été reproduit sur une immense bâche de 600 m² installée sur une façade d’immeuble.

L’installation de la bâche avec la photo prise par Raymond Depardon de l’athlète américain Lee Evans, symbole de la lutte contre les discriminations raciales lors des JO de Mexico en 1968. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Près de l’Assemblée nationale et de la place de la Concorde, une autre photo montre des athlètes du 3.000 m steeple photographiés de très près au cœur d’un stade en délire, à Mexico.

"Dans le contexte politique, ça me fait énormément de bien de revenir sur ces archives à des époques où il y avait énormément de conflits (...) on a voulu installer cette photo collective près de l’Assemblée car on trouvait que le message était beau, une forme d’union autour d’un moment de trêve", souligne Simon Depardon.

À Mexico, "c’était grandiose"

"À Mexico j’étais très jeune, je ne savais pas comment ça marchait, c’était grandiose avec un 100 m en moins de dix secondes avec que des (athlètes) noirs, un moment historique et le plus beau des publics qui défendait toujours les perdants", poursuit Raymond Depardon, “huit JO dont cinq d’été” à son actif.

"Et la conférence de presse des athlètes noirs américains ! Lorsque l’un d’entre eux a répondu à un journaliste quelque chose comme +vous ne savez pas ce que c’est quand vous allez au restaurant avec votre femme, qu’il est vide, et qu’on vous dit qu’il n’y a plus de place...", raconte-t-il.

Il se remémore aussi avec joie "l’arrivée des Africains" aux JO - "moi le photographe de la décolonisation, je buvais du petit lait" - et de "Munich où dans le sprint final, l’Allemand tombe, se fait doubler par le Kenyan Julius Sang et le Français obtient le bronze, ça dure une tierce de seconde, il faut être super bien équipé..."

Tout comme pour l’or de la gymnaste roumaine Nadia Comaneci. "Il y avait un exercice imposé, elle a fait un saut périlleux, une seule fois, retombant à la perfection sur la poutre...", se remémore-t-il.

"La bonne photo, il fallait la faire en noir et blanc, dans la descendance de nos pairs, Capa, Cartier-Bresson, j’aime la fragilité de l’argentique, la tension qu’il suscite", ajoute le photographe, encore réticent aujourd’hui à se servir du numérique.

Autre moment mythique : le nageur américain "Mark Spitz en 1972 à Munich".

"Je n’y arrivais pas, il était tout le temps dans l’eau et tellement rapide ! Puis il y a eu le 400 m quatre nages, j’ai pensé au papillon et au moment où tu sors la tête de l’eau...", dit-il en évoquant l’immense cliché installé sur le périphérique parisien qui montre le nageur brun à la moustache, les bras déployés de chaque côté de la tête.

AFP/VNA/CVN

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