L'euro frôle le passage sous un dollar, au plus bas depuis 2002

L'euro a brièvement touché la parité exacte avec le dollar américain mardi 12 juillet, un niveau plus vu depuis l'année de sa mise en circulation, la devise unique souffrant des risques d'une coupure des approvisionnements russes en gaz pour l'Union européenne.

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Les analystes s'attendent à voir passer l'euro sous le cap de 1 USD.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais les investisseurs semblaient hésiter à franchir nettement ce cap symbolique et l'euro se stabilisait face au billet vert à 1,0050 USD vers 14h30 GMT (16h30 à Paris), en hausse de 0,10%.

Un répit qui ne devrait pas durer. Plusieurs analystes s'attendent à ce que l'euro passe sous le cap de 1 USD, ce qui n'a plus été vu depuis décembre 2002, quand les interrogations sur la toute nouvelle monnaie unique pesaient sur son cours.

Le marché s'inquiète d'une crise énergétique majeure sur le Vieux continent, doutant du rétablissement par la Russie des flux de gaz après une interruption pour maintenance sur le gazoduc Nord Stream 1. Cette situation accentue les craintes de récession en Europe.

L'énergie en provenance de Russie "est au cœur de la tourmente en Europe" et l'annonce par le Canada samedi 9 juillet qu'il restituerait à l'Allemagne des turbines destinées au gazoduc Nord Stream pour atténuer la crise énergétique avec la Russie "est sans impact positif", commente Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Lundi 11 juillet, le géant russe de l'énergie Gazprom a entamé dix jours de maintenance sur le gazoduc Nord Stream 1. L'Allemagne et d'autres pays européens attendent de voir si la livraison de gaz sera rétablie. "La question clé est de savoir si le gaz reviendra après le 21 juillet. Les marchés semblent avoir déjà pris leur décision", note M. Halley.

Pour Mark Haefele, analyste chez UBS, un arrêt des livraisons russes de gaz en Europe "causerait une récession dans toute la zone euro avec trois trimestres consécutifs de contraction de l'économie".

La Banque centrale européenne (BCE) aura donc du mal à resserrer sa politique monétaire pour lutter contre l'inflation galopante sans aggraver la situation économique. La Réserve fédérale américaine (Fed) a plus de marge de manœuvre pour poursuivre ses hausses des taux, les chiffres de l'emploi publiés vendredi 8 juillet ayant montré que l'économie des États-Unis résiste pour l'instant mieux.

Valeurs refuges recherchées

Mercredi 13 juillet, les données sur l'inflation en France, en Allemagne et aux États-Unis pourraient nourrir les inquiétudes des investisseurs sur une divergence des économies des deux côtés de l'Atlantique.

Évolution du cours de l'euro face au dollar américain depuis sa mise en circulation en 2002.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Si l'inflation américaine est plus forte que le marché ne le prévoit, cela pourrait profiter au dollar", les investisseurs pariant que la Fed va devoir agir encore plus vite pour remonter ses taux, estime Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.

"Les investisseurs peinent à franchir le cap symbolique de la parité" et à faire tomber l'euro sous ce niveau, estime Walid Koudmani, analyste chez XTB. "Ce rythme lent prouve qu'il s'agit d'un mouvement dans la durée de vente de l'euro et d'achat du dollar, et pas une manipulation du marché", ajoute M. Razaqzada.

L'euro est aussi en difficulté face au franc suisse, également une valeur refuge : il a reculé à 0,9836 franc suisse, un plus bas depuis 2015.

Le dollar brille également face aux autres monnaies considérées comme vulnérables au risque. La livre sterling a plongé jusqu'à 1,1807 USD, un niveau plus atteint depuis mars 2020, quand le début de la pandémie de COVID-19 en Europe, en pleines négociations sur le Brexit, avait fait reculer la devise britannique à son plus bas niveau depuis 1985.


AFP/VNA/CVN

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