Le dollar américain poursuit sa course, à moins d'un cent de la parité avec l'euro

Le dollar américain continuait d'avancer face à l'euro lundi 11 juillet, à moins d'un cent de la parité, sur un marché redoutant une crise énergétique majeure en Europe, qui souffre de la comparaison avec une économie américaine encore vigoureuse.

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Le 11 juillet, l'euro a baissé de 1,21% face le dollar américain.
Photo : AFP/VNA/CVN

Vers 19h10 GMT, la monnaie unique ne valait plus que 1,0061 USD, en baisse de 1,21% après être descendue plus tôt jusqu'à 1,0053 USD, pour la première fois depuis début décembre 2002.

Pour Kit Juckes, de Société Générale, les doutes sur le maintien de l'approvisionnement en gaz russe de l'Europe tirent la devise commune à 19 pays européens vers le bas.

L'arrêt, pour maintenance, du gazoduc Nord Stream 1, qui transporte une partie importante de ce gaz, fait planer la possibilité que la Russie choisisse, au terme de ces opérations censées durer dix jours, de ne pas rouvrir les vannes.

"Ce scénario du pire entraînerait une récession et probablement une chute de 10% supplémentaire de l'euro", prévient Kit Juckes.

Et même le rétablissement des exportations par Nord Stream 1, que la Russie avait déjà réduit à 40% des volumes habituels, "maintiendrait la nervosité du marché et l'euro ne serait capable que d'un petit rebond technique".

"Le dollar américain a clairement l'avantage sur à peu près tout en ce moment", a commenté Brad Bechtel, de Jefferies, soulignant que le "greenback" faisait aussi des dégâts face à d'autres devises.

Lundi 11 juillet, le "buck", l'un de ses nombreux autres surnoms, est ainsi monté au plus haut depuis 23 ans face au yen et a également inscrit des sommets de deux ans contre les dollars australien et néo-zélandais.

La parité "est devenue une cible" pour les cambistes, selon Brad Bechtel, entraînés par l'accumulation de positions spéculatives. Pour autant, l'euro a plusieurs fois résisté à ce seuil depuis la fin de la semaine dernière, "parce que beaucoup vont prendre leurs bénéfices" une fois la parité franchie.

"Je ne serai pas surpris si on rebondissait vers 1,05 (USD) avant d'atteindre finalement la parité", avance l'analyste.

Les cambistes suivront, cette semaine, l'indice de prix CPI, qui devrait donner mercredi la température de l'inflation aux États-Unis en juin. Pour Brad Bechtel, un indicateur plus haut que prévu (8,8% sur un an) serait de nature à pousser le dollar au-dessus de l'euro.

La devise américaine paradait aussi face à la livre sterling, qui se repliait à son plus bas niveau depuis fin mars 2020, affectée par l'incertitude politique au Royaume-Uni et la perspective de mauvais chiffres macroéconomiques mercredi, selon Joe Manimbo, de Western Union.

AFP/VNA/CVN

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