Semi-conducteurs/France
Un projet à 5,7 milliards d'euros couronne le sommet "Choose France"

Un investissement phare dans les semi-conducteurs et 180 patrons étrangers invités : le président Emmanuel Macron et le gouvernement tiennent lundi 11 juillet au château de Versailles le cinquième sommet "Choose France", l'occasion de vanter l'attractivité française.

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Le siège de STMicroelectronics à Paris, le 9 octobre 2017
Photo : AFP/VNA/CVN

La journée a débuté par l'annonce de l'investissement de 5,7 milliards d'euros du franco-italien STMicroelectronics et de l'américain GlobalFoundries pour construire une usine de semi-conducteurs à Crolles, près de Grenoble.

"C'est le plus grand investissement industriel des dernières décennies, hors nucléaire, et un grand pas pour notre souveraineté industrielle : c'est 1.000 emplois à la clé", a commenté le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, sur Twitter.

Il a aussi salué un "motif de confiance dans notre capacité à reconquérir nos positions industrielles", lors d'un point presse à Versailles.

Ces annonces surviennent dans un climat tendu, après des révélations dimanche soir par le journal Le Monde des liens qui ont uni Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie (2014-2016), et la société Uber. S'appuyant sur différents témoignages et documents, ces "Uber Files" concluent à l'existence d'un "deal" secret, visant à aider la plateforme à consolider ses positions en France, ce qu'ont vivement dénoncé des élus de l'opposition.

Les projets d'investissements industriels présentés lundi après-midi 11 juillet à Versailles (6,7 milliards d'euros d'investissements, "plus de 4.000 emplois créés"), tombent à point nommé pour le gouvernement, pressé par l'inflation qui pèse sur le pouvoir d'achat.

La future usine de semi-conducteurs s'inscrit dans le cadre du "Chips Act", le programme de l'Union européenne pour retrouver une place aux côtés de l'Asie et de l'Amérique dans la production mondiale de semi-conducteurs, à la suite de la crise du COVID-19.

Les premières productions, rendues possibles par un "soutien financier important de l’État français", selon les deux groupes, devraient être lancées à partir de la fin 2023, avec une montée en charge jusqu'à 2025-2026, selon l’Élysée. La production sera pour environ 58% destinée à GlobalFoundries, le reste étant pour STMicroelectronics, ont indiqué les deux entreprises.

"C'est une annonce qui est clé pour la France", s'est réjoui le PDG de STMicroelectronics Jean-Marc Chery, devant la presse à Versailles, disant espérer qu'elle ouvre la voie pour "d'autres types d'investissements de ce type dans le pays".

M. Macron se rendra mardi 12 juillet sur place pour présenter ce projet d'usine, qui sera à terme "le plus important site de production de puces français et l'un des plus importants d'Europe".

Attractivité

Pour l’Élysée, la participation record de dirigeants d'entreprise étrangers à "Choose France" - ils étaient 120 à 130 lors des précédentes éditions - montre un "très fort intérêt des patrons étrangers, à la suite de la réélection du président".

Lors du déjeuner marquant le début du sommet, le ministre de l’Économie ,Bruno Le Maire, leur a d'ailleurs assuré que pendant les cinq prochaines années l'exécutif continuera "de baisser les impôts de production, d'améliorer les compétences de notre main-d'œuvre et de réduire les formalités administratives pour l'installation de nouveaux sites industriels", selon le texte de son discours transmis à l'AFP.

Les dirigeants de Coca-Cola, Disney, Siemens, des banques américaines Citi, JP Morgan, Morgan Stanley, du conglomérat chinois Fosun ou du groupe australien de services financiers Macquarie se retrouveront sous les ors de Versailles. Emmanuel Macron a aussi rencontré de grands fonds souverains du Golfe, mais aussi de Corée du sud ou canadiens.

"C'est une opportunité unique de parler (...) à beaucoup d'acteurs majeurs et pas seulement en France, mais au niveau international", s'est réjoui Luigi Corradi, PDG de la compagnie ferroviaire Trenitalia, qui vient d'entrer sur le marché français.

"C'est incroyable de voir qu'autant d'entreprises investissent en France, cela signifie que probablement nous n'avons pas eu tort" de le faire aussi, a-t-il ajouté auprès de l'AFP, saluant la "bonne collaboration" avec le gouvernement français.

Parmi les autres projets annoncés dans le cadre de "Choose France", le spécialiste des colis express FedEx va créer 1.000 emplois à Roissy (Val-d'Oise), le cabinet de conseil Accenture 500 en Bretagne et le vietnamien Vinfast (automobile) 350 à 400 dans des "showrooms" et ateliers, selon l'Élysée.

Le géant britannique du médicament GlaxoSmithKline (GSK) va investir dans des essais cliniques et l'allemand Vorwerk se doter d'une deuxième usine Thermomix, en Eure-et-Loir.

La France s'enorgueillit d'être le pays le plus attractif en Europe pour les investisseurs étrangers par le nombre de projets - 1.222 en 2021 -, leur taille étant en revanche généralement plus petite, selon le baromètre du cabinet EY.

Près de 80 projets d'investissements, représentant 12 milliards d'euros et 21.000 emplois, ont été annoncés dans le cadre des sommets "Choose France" depuis 2018 : 25 ont été réalisés, 50 sont en cours et cinq ont été abandonnés ou reportés.

AFP/VNA/CVN

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