La monnaie unique européenne cotait 1,2234 dollar vers 02h30 GMT à Tokyo, son plancher depuis avril 2006. Elle remontait très légèrement peu après 03h00 GMT, autour de 1,2270 dollar, mais restait nettement sous son niveau du 14 mai à 21h00 GMT, où elle valait encore 1,2365 dollar.
L'euro se dépréciait aussi face à la devise japonaise, à 112,73 yens contre 114,32 yens à 21h00 GMT le 14 mai.
Les Bourses asiatiques chutaient dans la foulée, inquiètes de cette dégringolade et de la panique ayant soufflé en fin de semaine sur les places financières européennes.
À la mi-séance, la principale d'entre elles, Tokyo, perdait 1,98%. Vers 03h00 GMT, Sydney abandonnait 2,82%, Shanghaï 2,60%, Hong Kong 2,47%, Taipei 2,20% et Bombay 1,57%. "Le marché n'a pas confiance en l'euro", a résumé Daisuke Karakama, analyste de marché à la banque Mizuho, qui notait que la monnaie unique européenne chutait en dépit de toute nouvelle susceptible de peser sur sa valeur.
Les 750 milliards d'euros mis sur la table la semaine dernière par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) ne suffisent pas à rassurer les investisseurs, inquiets du haut niveau d'endettement de plusieurs pays de la zone euro, en premier lieu la Grèce mais aussi le Portugal, l'Espagne et l'Italie. "Le marché sait que les 750 milliards d'euros constituent de +l'argent pour la galerie+, car la moitié de cette somme doit encore être approuvée par les parlements" nationaux, a ajouté M. Karakama.
Plusieurs responsables européens tentaient de rassurer malgré tout, dans des interviews devant paraître le 17 mai.
La ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, a affirmé que l'euro n'était "pas en danger", soulignant que les 16 pays membres de la zone voulaient "défendre leur monnaie".
Le Commissaire européen à l'Énergie, l'Allemand Günther Oettinger, estimait de son côté : "la plus grave menace qui pesait sur notre monnaie est derrière nous".
Les ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) se réunissent le 17 mai à 15h00 GMT pour trouver une nouvelle parade à la dégringolade de l'euro et à l'inquiétude sur la croissance européenne.
Car au-delà de la dette, des investisseurs craignent que la croissance déjà faible de la zone euro soit remise en cause par de sévères plans d'économies budgétaires à venir.
Selon Hideaki Inoue, responsable des changes à Mitsubishi UFJ Trust and Banking, les acteurs du marché se demandent "si l'austérité budgétaire est réellement la meilleure chose à faire, vu l'effet négatif que cela entraînera pour l'économie". "Les investisseurs s'inquiètent pour l'économie réelle de certains pays européens", a-t-il dit.
AFP/VNA/CVN