Des soldats quittent le QG de l'armée le 30 août à Maseru, lors de ce qui pourrait être un coup d'État militaire. |
Le géant sud-africain a lui aussi affirmé que le déploiement militaire chez son voisin "portait la marque" d'un putsch, malgré les fermes démentis de l'armée. Mais samedi soir 30 août il restait difficile de déterminer qui détient la réalité du pouvoir au Lesotho.
La capitale avait été réveillée tôt samedi matin par des échanges de coups de feu. Dans Maseru, l'armée a investi pendant plusieurs heures des points stratégiques et confisqué armes et véhicules dans plusieurs postes de police, avant de regagner ses quartiers à la mi-journée.
"J'ai été évincé non par le peuple mais par les forces armées et c'est illégal", a lancé le Premier ministre Thomas Thabane sur la BBC. Il a indiqué avoir trouvé refuge en Afrique du Sud samedi matin : "Je ne repartirai que lorsque ma vie ne sera plus en danger". Mais les forces armées ont nié tout coup d'État, assurant simplement avoir dû intervenir contre la police.
"L'armée s'est lancée dans une opération pour désarmer la police qui, selon des renseignements collectés par ses services, s'apprêtait à armer certains partis politiques au Lesotho" pour une manifestation prévue lundi, a déclaré le major Ntele Ntoi sur la chaîne de télévision sud-africaine ANN7. "Il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais un coup d'État au Lesotho perpétré par l'armée", a martelé ce porte-parole.
Des policiers ont raconté que des dizaines de soldats lourdement armés étaient arrivés à bord de véhicules blindés. Plusieurs personnes, un soldat et des policiers, ont été grièvement blessées dans des échanges de tirs. "Ils ne nous ont pas dit ce qu'ils voulaient, ils nous ont juste encerclés et ont pris les armes", a dit un policier, sous couvert d'anonymat.
Selon des sources au sein des services de renseignements, l'opération aurait été dirigée par le général Tlali Kamoli, le patron des forces armées.
AFP/VNA/CVN