>>Turquie : Erdogan remet les clés de l'AKP et du gouvernement au fidèle Davutoglu
>>Turquie : Davutoglu succède à Erdogan à la tête du gouvernement
Deux semaines après son élection sans bavure dès le premier tour du scrutin, M. Erdogan, 60 ans, a prêté serment au cours d'une cérémonie au Parlement, boudée par les députés du principal parti d'opposition ayant quitté la salle, signe de l'extrême tension politique depuis des mois.
Après une étape obligée au mausolée du père de la Turquie moderne et laïque Mustafa Kemal Atatürk, il a pris ses quartiers au palais présidentiel de Cankaya, où il succède à son compagnon de route Abdullah Gül avec la ferme intention de diriger personnellement le pays.
Le nouveau président turc Recep Tayyip Erdogan après son investiture, le 28 août |
"Je suis le premier président élu au suffrage universel de l'histoire de notre pays et de l'histoire vieille de 2.000 ans de la Nation turque", a-t-il déclaré devant un parterre d'invités dans son premier discours de chef de l'État.
"Je sais que cela m'impose une responsabilité beaucoup plus grande. Je promets d'honorer cette confiance aussi longtemps que je vivrai", a ajouté M. Erdogan.
Pour avoir les coudées franches, il s'est choisi un successeur fidèle à la tête du parti au pouvoir et du gouvernement, l'ex-ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, 55 ans, qui a été chargé dans la soirée de former un nouveau gouvernement après un bref entretien à la présidence.
La composition du nouveau gouvernement de M. Davutoglu doit être connue vendredi 29 août.
Selon les indiscrétions parues dans la presse turque, l'actuel chef des services de renseignement (MIT) Hakan Fidan pourrait prendre la tête de la diplomatie et le vice-Premier ministre chargé de l'Économie, Ali Babacan, devrait conserver son portefeuille, afin de rassurer les marchés financier.
Comme l'exige le protocole, M. Erdogan a solennellement juré de rester attaché "à la Constitution, à la suprématie du droit, à la démocratie, aux principes et aux réformes d'Atatürk et aux principes de la République laïque".
Les élus du Parti républicain du peuple (CHP) ont refusé de l'entendre et ont quitté bruyamment l'hémicycle avant même le discours présidentiel, jugeant "inconstitutionnel" le refus de M. Erdogan de quitter son poste de Premier ministre dès la proclamation de sa victoire électorale.
AFP/VNA/CVN