Les riches Chinois étalent leur fortune aussi sur les mers

Ils arboraient déjà des montres de marque, conduisaient des luxueuses berlines et dînaient dans les restaurants étoilés : les millionnaires chinois se tournent désormais vers la mer pour "flamber" sur les yachts et dans les marinas.

"Ils ont envie d'aller sur l'océan et de s'éclater, de prendre des clients VIP pour aller pêcher et négocier des contrats", explique Zheng Weihang, secrétaire général de l'association chinoise de l'industrie des croisières et des yachts.

Selon M. Zheng, la Chine compte environ un millier de navires de luxe amarrés dans ses ports, un nombre qui devrait bondir à plus de 10.000 dans les cinq prochaines années.

La Chine, deuxième économie de la planète, arrive également à la deuxième place mondiale pour le nombre de "super riches". Selon le magazine Forbes, la Chine comptait l'an dernier 64 milliardaires en dollars, contre 403 pour les États-unis. Et, d'après une étude du cabinet PricewaterhouseCoopers, les Chinois représenteront d'ici 2015 le premier débouché pour le secteur du luxe.

Dans le grand port de Tianjin, dans le Nord, a environ 160 km de Pékin, la société Rainbow Land Holdings, basée à Hong Kong, a lancé sur un polder un vaste programme de constructions. Le site, affirme-t-elle, sera le plus important yacht club et la plus grande marina de Chine. L'ensemble comprendra un hôtel de 655 chambres faisant face à 750 anneaux de mouillage.

"Je crois que cela va devenir une destination de week-end pour de nombreux habitants de Pékin, une façon de s'initier à cet art de vivre", estime David Brightling, un responsable du projet.

Dans le secteur des bateaux de luxe, les navires à moteur sont les plus populaires chez les Chinois, car ils se manoeuvrent plus facilement que les voiliers. Plus de 80% sont importés d'Europe et des États-Unis.

Le constructeur italien de yachts Azimut est entré sur le marché chinois il y a cinq ans et a vendu depuis 30 bateaux de 40 à 120 pieds, pour un prix allant jusqu'à 100 millions de yuans (10,77 millions d'euros), selon Tim Bai, le représentant de la marque à Shanghai. "La Chine a une énorme population et compte de nombreux milliardaires, il s'agit d'un important marché à explorer", souligne-t-il.

Le secteur a un "très fort potentiel", confirme Janet Chen, rédactrice-en-chef du magazine China Boating. Elle s'attend à un quasi-doublement du nombre des marinas en Chine ces cinq prochaines années.

"Les nouveaux riches chinois apprécient les choses nouvelles et les nouvelles modes et ils aiment entrer en compétition sur la taille de leur bateau", déclare Mme Chen.

La préférence des très riches Chinois se porte encore vers les marques étrangères.

"Pour le moment, les Chinois se tournent plutôt vers des marques étrangères ou vers des chantiers navals chinois en joint-venture avec des architectes étrangers comme il en existe de plus en plus en Chine", assure Delphine Lignières, responsable de China Rendez-vous, qui organise chaque année un salon de jets et de "superyachts" sur l'île de Hainan.

Cette grande île tropicale, dans le sud de la Chine, est déjà la destination favorite de la jet-set chinoise et connaît une véritable explosion touristique et immobilière.

En septembre, Mme Lignières a accompagné un groupe de 25 Chinois, parmi lesquels des acquéreurs potentiels de yachts, des promoteurs de marinas et des spécialistes de chantiers navals, au Festival international de la plaisance de Cannes (Sud de la France).

"Le fait de leur faire découvrir le nautisme là-bas leur donne davantage envie d'acheter un bateau ensuite en Chine", explique la Française. "Il s'agit principalement d'hommes d'affaires dans l'immobilier ou la finance qui sont à la recherche d'un nouveau loisir".

AFP/VNA/CVN

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