Les renforts kurdes irakiens en route pour aider à la défense de Kobané

Des combattants kurdes irakiens lourdement armés étaient en route mercredi 29 octobre pour renforcer les rangs de leurs frères d'armes face aux jihadistes dans la ville de Kobané en Syrie où des renforts de rebelles syriens les ont précédés.

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Nouvel exemple des atrocités commises par les jihadistes du groupe extrémiste sunnite État islamique (EI) dans les secteurs qu'ils contrôlent en Syrie et en Irak : ils ont exécuté par balles 46 membres d'une tribu sunnite ayant pris les armes contre eux dans la province irakienne d'Al-Anbar (Ouest), d'après un chef local. Selon des images non authentifiées, une partie des victimes avaient les yeux bandés et les mains attachées dans le dos.

Des Kurdes turques remercient les combattants peshmergas, à Habur à la frontière turco-irakienne, allant combattre les jihadistes à Kobané en Syrie, le 29
 Photo : AFP/VNA/CVN

Alors que les combattants kurdes syriens des YPG repoussent depuis un mois et demi les assauts de l'EI à Kobané, troisième ville kurde de Syrie frontalière de la Turquie, des combattants kurdes irakiens (peshmergas) ont atterri avant l'aube à l'aéroport de Sanliurfa (Sud de la Turquie) et pris aussitôt la route à bord de bus escortés de blindés turcs, pour la frontière syrienne, distante d'une cinquantaine de kilomètres.

Un autre convoi d'une quarantaine de véhicules, chargés d'armes lourdes, est arrivé dans le même temps en Turquie, où ils ont été accueillis par des milliers d'habitants kurdes sur leur chemin en direction de la province de Sanliurfa.

"Longue vie aux peshmergas, longue vie aux YPG", la principale milice kurde des Unités de protection du peuple kurde défendant Kobané, scandaient les habitants en faisant le "V" de la victoire et en agitant des drapeaux de mouvements kurdes turc et irakien, a constaté un photographe.

Selon un responsable turc, les deux convois doivent se rencontrer à Suruç et "traverser ensemble" la frontière syrienne "en fonction de la situation".

À Suruç, environ 2.000 Kurdes, de Turquie ou des réfugiés de Kobané, attendaient dans la soirée l'arrivée des peshmergas, scandant notamment "Kobané sera un cimetière pour l'EI".

Combats et frappes à Kobané

Ankara a donné la semaine passée, sous la pression américaine, son feu vert au passage de quelque 150 peshmergas.

Le général américain à la retraite John Allen, qui coordonne la coalition multinationale, a affirmé mercredi 29 octobre que ces combattants "empêcheraient" la chute de Kobané.

Des Kurdes de Turquie accueillent les combattants kurdes irakiens qui arrivent à la frontière pour aller défendre la ville syrienne de Kobané contre les jihadistes de l'EI, le 29 oct
Photo : AFP/VNA/CVN

En attendant l'arrivée des peshmergas équipés d'armes automatiques et de lance-roquettes, environ 150 membres de l'Armée syrienne libre (ASL), qui fut la principale force rebelle contre le régime de Bachar al-Assad, sont entrés en Syrie par le poste-frontière turc de Mursitpinar, a indiqué un responsable turc.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé l'arrivée de 50 membres de l'ASL à Kobané, devenue le symbole de la résistance face à l'EI qui cherche à élargir son emprise territoriale en Syrie et en Irak.

Entretemps, les combats se poursuivaient à Kobané, tandis que la coalition a mené huit raids aériens près de cette ville ces dernières 24 heures, détruisant notamment un poste de contrôle de l'EI, selon le centre de commandement américain pour la région (Centcom).

Champ pétrolier visé par l'EI

Le groupe jihadiste, qui combat sur plusieurs fronts en Syrie, s'est par ailleurs emparé d'une partie d'un champ pétrolier à Homs, plus au sud, après des combats avec les forces du régime syrien qui ont perdu 30 hommes, selon l'OSDH.

L'EI a mis la main sur plusieurs champs de pétrole et de gaz. L'extraction de brut lui a rapporté environ un million de dollars par jour depuis juin, selon Washington.

En Irak voisin, des centaines de soldats irakiens et de combattants pro-gouvernementaux se rassemblaient en vue de lancer un assaut contre la ville stratégique de Baïji, contrôlée par l'EI, ont indiqué des officiers.

La prise de Baïji, au nord de Bagdad, pourrait permettre de sécuriser la principale raffinerie du pays, mais cette offensive s'annonce difficile pour les forces irakiennes, qui ont déjà subi plusieurs revers dans leurs tentatives de regagner du terrain.

AFP/VNA/CVN

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